Publié aux éditions Glénat, Shangri-La Frontier est le meilleur isekai du moment. Porté par un scénario solide, nourri de références viédo-ludiques, servi par un dessin énergique et riche, la série maintient un haut niveau de qualité depuis 10 tomes. Ce nouvel opus ne déroge pas à la règle, régalant le lecteur par son foisonnement visuel et des surprises en pagaille. Embarquons pour un 11ème tome de haute volée.
Hyperactif
Sunraku, le héros de Shangri-La Frontier n’a qu’un but : triompher des Sept Suprêmes et devenir le joueur qui aura fini le jeu Shangri-La Frontier. Pour y arriver, il doit rassembler son équipe pour se mettre en quête de Kthaanid, un monstre marin aussi mystérieux que terrifiant. Mais le chemin vers cette adversaire nécessite de débloquer un scénario unique en faisant apparaître Stude « le grand pirate ». Or, cette épreuve les confronte à un combat aux règles particulières auxquelles il faut très vite s’adapter.
Rien d’insurmontable cependant pour nos héros si un nouvel imprévu, cette fois-ci dans le monde réel, ne venait bousculer l’agenda de Sunraku. Oikattsuo, un gamer d’exception, l’ invite à l’accompagner au tournoi organisé à l’occasion du Global Game Competition. Pour un amoureux du jeu comme lui, l’offre est tentante. Mais elle pose un problème taille : pourra-t-il vaincre assez vite le monstre des profondeurs pour honorer cet invitation ?
Shangri-La Frontier : quel joueur es-tu ?
L’amour pour les jeux vidéos transparaît depuis le premier tome. L’auteur, Katarina, parle en effet dans sa série autant de la culture vidéo-ludique que de ce qu’apporte ce média à ses utilisateurs. Dans ce 11 ème tome, il explore les racines profondes de la motivation du gamer : amour de compétition, défi personnel, rencontre, partage, exploration. Chaque personnage de sa série a une raison profonde de joueur qui définit sa manière de joueur et son rapport à l’autre.
Shangri-La Frontier enrichit cette réflexion par une présentation de la diversité des manières de joueur et de gagner. Jeux de cartes, farming, duels, infiltration, protection, trahison, enquête, ce 11ème tome nous montre l’immensité du monde du jeu. Ainsi au moment du scénario unique, Sunraku et sa bande de fiers guerriers doit s’adapter à une nouvelle règle où la puissance n’est pas la seule clé vers le succès.
Au cœur des abysses
Annoncée depuis le tome 9, la créature des profondeurs émerge enfin. Visuellement, la proposition est magistrale évoquant autant les créatures de Lovecraft que le Kraken. Et que dire des poissons-pirates évoquant à la fois les habitants crépusculaires des fosses marines et à la fois des êtres frappés de malédiction. Graphiquement, l’affrontement naval est magnifique, s’appuyant sur la finesses du trait, le sens du détail et le rythme haletant des combats.
Mais là où ce tome 11 surprend, c’est dans sa séquence finale. Nos héros se retrouvent perdus dans une cité sous-marine. Mais loin d’être une ville lumineuse, c’est un lieu de ténèbres. La cité, faite d’un bois sur le point de pourrir, est lugubre. Les maison sont vides, vétustes, les portes, les fenêtres sont barricadées. L’ambiance est digne d’un Silent Hill sous l’océan. Dispersés, Sunraku et les siens vont devoir survivre et en apprendre plus sur ce lieu.
Shangri-La Frontier : l’art de la référence
A l’image des opus précédents, ce 11 ème volet s’amuse à s’inspirer d’oeuvres marquants de la pop culture. Univers marin oblige, c’est le monde des pirates qui est invité. Ainsi, le monstre des profondeurs est un clin d’oeil au kraken des mythologies nordiques et au seconde volet de Pirates ds Caraïbes. De même, l’équipe de poissons-pirates lorgne aussi du côté des aventures de Jack Sparrow. Sans oublier des références obligées à la saga référence du monde des corsaires : One Piece
Au de-là de ces œuvre canoniques, Shangri-La Frontier va se nourrir d’autres univers moins mainstream. Nous avons déjà cité Aquaman et sa myriade de peuples des abysses. On pense également à Lovecraft, à Silent Hill et à toutes ces œuvres d’horreur psychologique qui jouent sur nos peurs traumatiques. Cette richesse de références constitue la grande force de ce récit qui, loin d’être étouffé par ses emprunts les assemble pour construire un univers cohérent.
Il est donc bien difficile de ne pas être, à nouveau, conquis par ce 11ème volume des aventures de Sunraku. Comme la qualité et l’inspiration ne se démentent jamais, Shangri-La Frontier continue d’être la référence de l’isekai. Retrouvez ici nos critiques des tomes précédents.