Ron Kamonohashi ou le retour du plus grand détective

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Les deux premiers tomes de Ron Kamonohashi avaient montré la force de déduction de cet excentrique détective. Il revient dans le tome 3 édité par Mangetsu.

De nouvelles enquêtes

Comme dans les tomes précédents, les titres des chapitres intriguent. Le troisième volume s’ouvre par la résolution du crime de l’observatoire et l’enquête suivante se nomme le café latte empoisonnée. Mais la série va plus loin par son interactivité. Le lecteur ne peut s’empêcher d’essayer de résoudre l’enquête avant Ron Kamonohashi. A titre personnel, c’est rarement un succès. Cependant, le côté ludique n’est pas seulement dans les enquêtes. Un jeu de logique est intégré dans chaque tome entre deux enquêtes avec la solution dans le volume suivant. De nombreuses scènes font penser aux romans polars classiques : un meurtre en huis clos ou dans une pièce fermée, un assassinat en public, une petite communauté bouleversée par un crime pour terminer par la résolution du détective. Ces enquêtes sont parfois une leçon de morale.

Cependant, à chaque fois, le scénariste et dessinateur Akira Amano reprend ces codes et les rites du personnages pour s’en moquer. Ne pouvant enquêter officiellement, Ron Kamonohashi adopte de nouvelles identités et se déguise. Ces choix caricaturaux font faire rire le lecteur. Derrière l’humour, le récit est aussi sombre quand Ron pousse le criminel à se suicider.

Au-delà des enquêtes, un fil narratif se dessine autour du passé de Ron Kamonohashi. Toutes ses mésaventures ne sont pas dues au hasard mais elles sont le signe d’un complot qui le vise. Tout part du crime qu’il aurait provoqué pendant ses études de détectives puis remonte très loin dans généalogie. Chaque enquête devient aussi un occasion de mieux connaître Ron Kamonohashi. Il a une faiblesse car il ne sait pas tirer. Sa relation avec Totomaru devient plus forte et leur collaboration professionnelle se transforme en relation amicale. Ron comprend qu’il a besoin de Totomaru alors que ce dernier passe de l’admiration à la consternation puis à l’acceptation de sa différence. Les deux commencent à s’influencer.

La précision du dessin dans Ron Kamonohashi
La précision du dessin dans Ron Kamonohashi

Plus ça change, plus c’est la même chose

A travers les enquêtes, le lecteur de Ron Kamonohashi voyage dans le Japon. On a découvert, dans le tome un, un village thermal, un studio de télévision, une île avec un observatoire dans le deux. Ce tome est plus urbain avec un café, un bac à sable dans un parc et enfin une galerie commerçante. C’est aussi une plongée dans la culture japonaise à travers les motivations des criminels. Un Occidental est parfois surpris que la honte du suicide d’un proche pousse sa famille à la violence. Le dernier chapitre montre la place de la nature dans la spiritualité japonaise.

Même si de nouvelles enquêtes arrivent régulièrement, des gimmicks reviennent. Ron Kamonohashi s’allonge devant le cadavre et lui parle tout en observant les indices. Durant toute l’enquête, il cache ses yeux. Quand il connaît la solution, il balaie sa mèche d’un revers de main, révélant ainsi son regard. Il trouve ensuite l’excuse la plus absurde pour voir seul Totomaru et lui révéler les ressorts de l’affaire. Comme dans un bon Agatha Christie, on retrouve ensuite la révélation publique mais elle est faite par l’assistant et non par le maître. En effet, les relations entre Ron Kamonohashi et Totomaru ne sont pas égalitaires. Totomaru est l’élève du génial détective et parfois sa marionnette. Il est aussi parfois son baby-sitter devant gérer ses frasques. Cependant, il commence à obtenir les fruits de ses enquêtes quand une journaliste vient faire un reportage sur lui. On retrouve également des personnages croisés lors des volumes précédents avec l’enquêteur Kawasemi et la Dre Mofu.

Fait assez rare dans les mangas, le sommaire sur la couverture à la fin détaille l’ensemble de l’équipe créative de la série. Le lecteur constate qu’Akira Amano n’est pas tout seul. Il est aidé pour les enquêtes par Hisao Asaumi et trois dessinateurs se chargent des arrière-plans (Kinomi, Tebatân et MiE).

Comme les tomes précédents de Ron Kamonohashi, les enquêtes sont très dynamiques. Encore une fois, la série ménage le suspense30 car la dernière enquête, Le châtiment du dieu Yadagami, se clôturera dans le prochain volume

Soyez un enquêteur malin en découvrant sur le site la chronique des deux premiers volumes et une autre série sur le crime avec Golden Guy.