Halloween se rapproche et il est donc temps de se pencher sur un manga d’horreur avec le premier tome de Pumpkin Night. Sortez votre plus belle citrouille puis enfoncez-la sur votre visage pour suivre notre chronique.
Pumpkin Night, un slasher japonais
Pumpkin Night est très loin de Junji Ito. La montée progressive dans l’horreur laisse la place dès le début à un coup de poing très gore. Dans un hôpital aux rideaux déchirés et aux murs ensanglantés, des corps gisent épars sur le sol. Dans des mises en scène macabres, les entrailles sortent des corps. En tournant la page, le lecteur se retrouve sans transition dans une paisible chambre de lycéenne. Asumi surfe sur les réseaux sociaux et accepte l’invitation d’une dénommée Pumpkin Night. Rapidement, un message privé annonce que cette fille va la tuer. Juste après, la sonnerie de la porte d’entrée retentit et le cauchemar commence notamment dans le dessin.
Comme indiqué sur la quatrième de couverture, le style très gore de Seima Taniguchi réserve la lecture de Pumpkin Night aux lecteurs avertis. On retrouve un aspect sale par des traits noirs nombreux et désordonnés. Des yeux sortent des orbites, des membres se détachent des corps dans des cases remplies de sang. Cette description très explicite de la violence s’explique par le genre. En revanche, Taniguchi bascule dans la vulgarité par la représentation des fille aux seins très développés. Le cadrage sexualise les corps nus des malheureuses victimes. On ose voir la dimension sexuelle dans les meurtres quand la tueuse perfore les corps avec son couteau.
Pumpkin Night est un thriller horrifique au début très rapide. L’enjeu est posé en deux chapitres : qui va mourir et qui va survivre ? Le premier tome suit en parallèle la serial killer en jupette et ses futures victimes. On y retrouve les codes des slashers ou films de tueur. Pumpkin Night choisit une arme, un couteau avec, à l’autre bout, une griffe et un costume, une tête de citrouille. Sa force et son ingéniosité en font un être surnaturel. Au départ, les futures victimes rationalisent. Mais elles n’appellent pas la police et préfèrent agir de leur côté. L’un d’entre eux, Naruto connaît les films comme dans Scream. La police ne sert à rien et les victimes ne doivent pas rester seuls. Pumpkin Night bascule même dans la bouffonnerie. Naruto avait séduit une camarade de classe pour obtenir des faveurs sexuelles. Cependant celle-ci reste très éprise et sa passion dévorante est censé nous faire sourire.
Pumpkin Night ou l’horreur scolaire
Dans Pumpkin Night, le scénariste Masaya Hokazono décrit la vengeance d’une ancienne élève internée en hôpital psychiatrique. La tueuse Naoko Kirino avait été harcelée par Asumi. Dans un jeu de massacre? elle use d’actes hyper violents pour réparer les torts anciens. Elle s’attaque à ses harceleurs et aux adultes qui ne l’ont pas soutenue. Par jalousie, elle détruit la beauté de ses anciennes camarades. Pour se venger du lieu de ses souffrance, elle transforme l’école en cauchemar : une cérémonie funéraire s’y déroule et un cadavre éventré est pendu devant l’entrée. Pumpkin Night est fière de ses actes qui lui attirent la célébrité qu’elle a n’a jamais eue au collège. Les harceleurs survivants se rassemblent. Ils ne s’étaient pas vus depuis le collège. Pour l’un d’entre eux, ces actes forment une tache honteuse de sa vie mais les autres n’ont aucun remord. Saki justifie leurs actes par l’étrangeté de Naoko.
Pumpkin Night montre également les ravages de l’exclusion. Naoko était mythomane et égoïste. Ayant sans doute un retard mental, cette enfant avait des besoins particuliers mais elle a été internée. Masaya Hokazono dénonce l’intolérance de la société japonaise pour ces personnes différentes. En bonus, un récit dans le monde réel montre que ce comics est d’utilité publique.
Édité par Mangetsu, Pumpkin Night propose un début glaçant. Le lecteur suit avec effroi les violences d’une jeune fille déclenchant une vengeance dans son école. Dans les dernières pages, Naoko quitte l’enceinte scolaire élargissant ses cibles. Cette évolution promet une suite encore plus impressionnante.
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