My Hero Academia revient sur grand écran. Après trois premiers volets de grande qualité (retrouvez ici nos critique du 1, 2 et 3) les héros du manga de Kohei Horikoshi reviennent pour un nouveau (et peut être dernier ) long métrage. Toujours réalisé par le studio Bones, ce film s’inscrit totalement dans la continuité du manga, une sacrée prouesse, tout en restant parfaitement accessible pour un public novice. Servi par une réalisation graphique excellente, ce 4ème opus est un petit bijou.
Héros au bord de la crise de nerf
Rien ne va plus dans le monde de My Hero Academia. Les vilains ont lancé une offensive majeure, libérant des dizaines de prisonniers tous plus dangereux les uns que les autres. Les villes sont ravagées et les civiles, toujours plus versatiles, ont commencé à se retourner contre les héros et à leur reprocher ce cycle de chaos. Pour sauver le plus possible d’innocents et stopper les évadés, les héros professionnels et les élèves de l’académie des héros se démultiplient pour restaurer l’ordre.
Alors que Deku et ses amis viennent d’arrêter un ennemi, un nouveau protagoniste surgit dans le ciel de la ville. Il se présente comme le Nouvel All Might et ambitionne de ramener la paix dans le monde. Aidé d’une mystérieuse jeune fille et d’acolytes aux alters inconnus, il emprisonner l’équipe de Deku et des civils dans sa gigantesque forteresse volante. A l’intérieur, nos héros découvrent un univers étrange : une ville italienne, des montagnes, des lacs. Séparés, ils vont devoir traquer ce nouvel ennemi et découvrir ses véritables intentions.
My hero academia you’re next : toujours plus haut
Ce quatrième volet est d’abord un exercice de style parfaitement maîtrisé. En effet, les animateurs se déchaînent pour offrir un environnement très travaillé aux aventures de nos amis. On salue d’abord, dans l’introduction l’immersion dans la ville ravagée qui n’est pas sans rappeler l’ambiance du Néo Tokyo d’Akira. Ensuite, les décors changent pour nous plonger dans un univers en apparence féerique tout en couleurs, en chaleurs qui alterne cité de la renaissance, parc d’attraction et nature apaisante. Une prison dorée que les animateurs exploitent à fond, telle un immense monde ouvert, où ils plongent nos personnages.
Ce travail visuel parfait s’accompagne d’une générosité totale dans les scènes d’action. Les films précédents nous avait régalé sur ce point et celui-ci va encore les dépasser. En effet, avec le nouvel ennemi et l’alter de la jeune fille, l’imagination prend le pouvoir avec des effets à la fois dévastateurs et psychédéliques. D’autant plus que l’ampleur de la menace conduit tous les héros à intervenir et à avoir son moment de gloire dans le ciel, dans une arène, dans un jardin renaissance… Le tout servi par une créativité qui ne s’essouffle jamais et qui utilise toute la diversité des personnage.
Un scénario magnifique
La grande nouveauté, et difficulté, de ce film vient de son intégration au sein de l’histoire principale. Il est présenté comme « canon » dès sa séquence introduction et ce statut est confirmé par la scène post-générique. Les scénaristes ont dû donc construire une intrigue qui se tient sans remettre en cause les éléments du manga. Ils se sont appuyés sur le passage de flammes entre All Might et Deku pour faire intervenir l’antagoniste de l’histoire, Dark Might, victime du syndrome de l’imposteur. Les connaisseurs du manga savent qu’il sera vaincu et pourtant cela ne gâche en rien le visionnage.
L’autre grande idée est de faire intervenir des adversaires venus de l’étranger, ici de l’Italie. C’est un clan mafieux, tapi dans l’ombre qui surgi avec en toile de fond l’histoire tragique d’une jeune fille dont la vie est devenu un cauchemar à cause de son alter. Celle-ci devient l’enjeu pour des groupes aux intérêts divergents, on doute jusqu’à la fin de son sort tellement ses pouvoirs sont terribles. On s’attache énormément au parcours de Giuilo, à son tiraillement moral constant : respecter sa parole donnée ou espérer tordre le destin ?
My hero academia you’re next : hommages en tout genre
En plus d’une histoire passionnante de bout en bout, les scénaristes et animateurs se sont amusée à multiplier les clins en tout genre. Les premiers sont à destination du 7ème art. Le film Akira par exemple a servi de référence que ce soit pour le design de la moto de Giulio que dans l’affrontement final où Dark Might perd le contrôle de son corps. On pense aussi à Batman à travers cet imposteur qui décide de prendre et de travestir le message de son modèle. L’ambiance italienne, évoque aussi l’excellente série d’animation Noir. Et comment ne pas se rappeler le combat dans l’arène de Géonosis dans L‘Attaque des clones, quand nos héros font face à des hordes de monstre ?
Toute l’intrigue à l’intérieur de la forteresse volante multiple, quant à elle, les références au monde du jeux-vidéos. Nos héros sont en effet jetés dans un gigantesque monde ouvert avec des zones secrètes, des portails. Pour progresser, il leur faut battre des boss, les membres du clan Gorrini. Et ceux-ci évoquent tous à leur manière des figures du monde du jeux vidéos. Déborah agit comme un flagelleur mental, Paulo fonctionne comme un mage protégé par des champs de protection. Et quand à Hugo, ce nain juché sur l’épaule d’un géant mutique, il évoquera aux connaisseurs le boss du deuxième niveau du jeu Shadow Warriors Ninja Gaiden sur gameboy.
Ce 4ème opus est donc une réussite totale qui justifie son succès en salle. Merveilleusement animé et écrit, c’est un spectacle unique qui nous permet de patienter avant la conclusion prochaine du manga.