Après Les 7 princes et le labyrinthe millénaire sorti en mai, les éditions Doki-Doki proposait au mois de juin le manga Mushoku Tensei ! Avec la sortie des deux premiers volumes à moins d’un mois d’intervalle, on prend le temps de faire un retour sur cette série dont le troisième tome est prévu pour septembre !
Mushoku Tensei
Titre original : 無職転生 ~異世界行ったら本気だす~ – Mushoku Tensei – Isekai Ittara Honki Dasu
Titre alternatif : Mushoku Tensei : nouvelle vie, nouvelle chance
Auteur : Rifujin na Magonote (scenario) FUJIKAWA Yuka (dessins)
Genre : magie, aventure
Éditeur français : Doki-Doki
Éditeur japonais : Media Factory
Date de sortie : 07/06/2017
Nombre de tomes : 6 volumes au Japon, 2 en France
Statut : série en cours
Prix : 7,50 €
Synopsis :
Pour ce loser anonyme, les 34 années de son existence auront été un ratage total. Lorsqu’il est renversé par un camion fou, il s’attend à finir six pieds sous terre… mais le voilà redevenu bébé ! Désormais appelé Rudeus Greyrat, Il s’est réincarné dans un monde d’épées et de sortilèges, où il va apprendre à maîtriser l’art délicat de la magie, pour lequel il semble avoir un don particulier. Car cette nouvelle vie, Rudeus est bien décidé à ne pas la gâcher ! Et cet enfant qui va grandir sous nos yeux est encore loin de se douter des dangers qu’il va bientôt rencontrer !
Gros lancement pour les éditions Doki-Doki avec Mushoku Tensei, un nouvel Isekai (plongée dans un autre monde) qui succède dans cette même thématique à The Rising of the shield Hero ! Véritable phénomène, les œuvres de type Isekai pullulent au Japon, ce qui justifie leur multiplication en France : No Game no life, Konosuba, Grimgar, Knight’s & Magic et bien d’autres encore… Mais comment ressortir au sein de cette masse ?
Mushoku Tensei se concentre sur un neet (une personne sans vie sociale ni professionnelle et hors du système scolaire) trentenaire, qui vit au crochet de sa famille. Suite à un accident, il décède et se réincarne dans la peau d’un nouveau-né dans un monde qui n’est pas le sien. Conscient de l’échec de sa vie antérieure et rongé par le remord, notre héros décide de prendre sa vie en main et de ne pas gâcher cette chance qui lui est offerte. Dans la peau du jeune Rudeus Greyrat, notre inconnu doit maintenant évoluer dans un univers de cape et d’épée, mais aussi de magie !
Adapté d’un light-novel édité chez Media Factory, le manga est une succession de récits anecdotiques où nous suivrons notre protégé dans sa vie de tous les jours. De son apprentissage de la magie à ses entraînements de combat d’épée avec son père, tout y passe. Ces histoires servent à mettre en avant la façon dont il arrive à tirer parti de sa vie antérieure pour améliorer sa condition de vie actuelle et inopinée. Ces passages trouvent souvent leurs problématiques ou solutions dans sa vie de neet, ce qui rend le héros attachant auprès du lecteur. En effet, ce dernier se met mieux dans la peau de notre personnage et comprend ses craintes ou ses choix. Mais Rudeus utilise aussi son expérience pour tirer profit de « sa nouvelle enveloppe » à des fins plus sournoises… On le voit par exemple exploiter l’amour de sa mère pour se faire cajoler dans ses bras plus que de raison, afin de savourer son opulente poitrine. En bref, le scénario de Rifujin na Magonote met surtout en lumière le côté humain de notre héros, un être imparfait qui a connu ses travers et qui essaie de tirer leçon de ses échecs pour vivre une meilleure existence, sans pour autant être pur. De son coté Yuka Fujikawa, qui est responsable de la mise en page et du dessin, s’en sort correctement. Les protagonistes majeurs sont dessinés avec soin, leurs expressions sont transparentes pour le lecteur, qui peut tout de suite comprendre leur ressenti sans même le dialogue des bulles. Côté fanservice, les scènes sont bien inséminées dans le récit de manière, assez espacées et avec une bonne cohérence par rapport aux événements qui les entourent. Mais en chipotant, on peut noter que les décors sont sous-exploités à l’image du titre dans son ensemble, qui met une part bien plus importante dans les personnages au dépend de l’univers heroic-fantasy de l’œuvre.
Les relations humaines de Mushoku Tensei diffèrent beaucoup des autres Isekai. Notre héros est un enfant en bas age (le récit commence vraiment alors que Rudeus a trois ans) et jusqu’à la fin du deuxième tome, il ne se fait que très peu d’amis, inversement aux autres récits sur la même thématique. Son passé de neet pèse sur lui et l’incite à rester dans le cocon familial, par peur du monde extérieur. Pour autant, son comportement et son expérience dans les jeux de drague le pousse à essayer de se faire bien voir par la gent féminine. Pari gagnant pour Rudeus qui, bien que haut comme trois pommes, gagne la sympathie de toutes les femmes qu’il croise, alors qu’elles ne voient en lui qu’un gamin particulièrement intelligent, mais inoffensif sentimentalement parlant.
Le premier volume de Mushoku Tensei se concentre sur l’apprentissage magique de Rudeus, son initiation, ses premiers cours particuliers et son épanouissement dans cette discipline. Le second volume change de ton, puisque l’élève devient maître et qu’il est mis à l’épreuve. Il étend également ses connaissances vis-à-vis du monde dans lequel il évolue en visitant plusieurs villes, alors que dans le premier tome, il se cantonnait à son petit village.
Mushoku Tensei s’offre un bon départ. Bien que la thématique commence à être beaucoup abordée en France, il arrive à tirer son épingle du jeu grâce au caractère particulier de son héros, qui semble fuir les travers de son ancienne vie. L’auteur exploite complètement cet état de fait et permet à notre jeune héros de s’attiser la sympathie des personnages féminins de son œuvre autant que des lecteurs du titre.
Si mon avis vous a donné envie de découvrir le titre, vous trouverez un extrait du premier volume ici même proposé par Doki-Doki !