Le premier tome de Golden Guy s’était terminé par l’annonce d’un combat épique au pistolet mais aussi sur une révélation fracassante. Comment le chef de clan Gai Sakurai va-t-il organisé sa vengeance dans cette suite ?
Le Golden Guy en péril
On trouvait dans le dernier volume de Golden Guy un double cliffhanger. Dans une cabane, le personnage principal Gai Sakurai pensait avoir battu le clan rival en enlevant son chef Kyôsuke Akane puis en lui faisant avouer le meurtre d’Isao Osaragi. Hélas, Gai s’était fait tirer dessus par Minori Takakura, son lieutenant et meilleur ami. La fin du Golden Guy ? Non car tout est une machination orchestré par Minori. Ce geste marque une nouvelle montée en tension dans la guerre des gangs mais aussi la multiplication des trahison de tous côtés.
A nouveau au centre de la série, Gai Sakurai se bat depuis le lycée et n’a jamais été battu. Il soutient son équipe sans aucune limite non seulement devant les autres clans mais aussi face au mépris d’un policier. Même si le devoir l’impose, il refuse de tueur son lieutenant. Cette attitude explique pourquoi les lieutenants restent dans le clan. Plus prosaïquement, le Golden Guy finance en liquide dès qu’un de ses lieutenant connaît un problème familial. Cette loyauté est cependant mise à mal car il a une relation avec la fille d’un membre du clan adverse.
Une plongée dans la mafia japonaise
Il n’y a aucune idéalisation des yakuzas dans Golden Guy mais, à travers un polar, la description d’un milieu. La mafia est un organisme très hiérarchisé avec des familles intégrant différents clans. Les chefs des clans obéissent au siège qui veille à éviter les luttes intestines. C’est le parrain qui décide de la fin d’un clan par la fusion avec un groupe émergent ou de son démantèlement en cas de faute. Dans chaque clan, il y a des chefs, des lieutenants, des sections spécialisées…ce qui n’empêche pas des conflits internes et les trahison. Tesshû Kurozuka ressent de la frustration par sa position de cadet : il doit ramener de l’argent mais n’a aucun pouvoir dans l’organigramme. Au sein d’une même famille, des clans font alliance contre un troisième. Chacun suit pourtant un code d’honneur et respecte le groupe quitte à se porter volontaire pour aller en prison.
La seule différence avec l’armée est que le moindre manquement aux règles est directement puni par la violence. On comprend certaines lois comme le nécessaire respect des ainés. La police connaît d’ailleurs très bien les membres des clans et leur fonctionnement. Le contexte général semble changer car des lois plus sévères contre les yakuzas viennent d’être votées. La perception des mafieux est très négative : deux agents sont frappés par des rugbymen et traités de « déchets ». En effet, Jun Watanabe présente la plupart des mafieux comme des idiots assoiffés de pouvoir, le clan Osaragi étant une exception.
Dans le premier tome, la description de cette société secrète et de la hiérarchie des yakuzas tombait comme un cheveu sur la soupe au milieu de l’action mais la description est ici insérée dans l’action. Les personnages dans Golden Guy sont très nombreux. Des cartons les présentent lors de leur première apparition mais on n’est pas sûr que chacun compte. Ce tome deux s’intéresse par exemple au chauve Tesshû Kurozuka. Son flair est un outil précieux mais son impulsivité en fait un yakuza peu fiable.
Édité par Mangetsu, Golden Guy va toujours à cent à l’heure dans ce deuxième tome. Les trahisons, les coups de feu et les rebondissements donnent un rythme trépidant à la lecture. Comme pour le premier tome, le final dévoile une victime totalement inattendu et lecteur voudrait lire la suite avant que le canon des armes ne refroidisse.
Retrouvez sur le site une chronique du premier volume et Pour le pire, un polar romantique.