Rassurez-vous le Rooster Fighter continue dans ce deuxième tome à venir nous sauver, pauvres humains, des monstres géants. Mais, le coq va devoir faire équipe et la solidarité n’est pas son fort…
De retour dans la basse-cour
Le Rooster Fighter revient pour tuer le kijû qui a dévoré sa sœur. Depuis le premier tome, on sait que les monstres géants menaçant le Japon sont un virus. Cette maladie est transmise par une piqûre mais elle se déclenche quand des gens plutôt sympathiques sont rejetés par la société. La piqûre devient alors une mousse géante qui métamorphose les humains en géants destructeurs et vengeurs. On connaît le nom du Rooster Fighter depuis la fin du tome un : Keiji, surnommé le coq ambitieux. Dans cette suite, il est désormais assisté par un poussin. Ensemble, ils sont confrontés à de monstres plus puissants. Plus intelligents, ils ne font pas seulement que détruire tout ce qui est devant leur chemin mais établissent des stratégie d’attaque. Ils résistent désormais à son cocori-K-O et Keji sort gravement blessé d’un combat. Keji est également confronté à une étrange poule, Elizabeth. Ce résumé montre que l’action est au cœur de ce deuxième volume.
Le scénariste et dessinateur Shu Sakuratani continue à raconter une histoire complète par chapitre. Les dessins de Shu Sakuratani sont toujours aussi réussis. Alors que chaque combat paraît totalement inégal par la disproportion, Sakuratani rend Keiji totalement crédible. Sa mise en page offre des pages de combat anthologique. Les monstres sont aussi hideux qu’originaux. Il ne se contente de parodier Godzilla mais invente des monstres complexes. Un humain est devenu une limace mais il a également des tentacules faisant office d’yeux ou de petits visages aux crocs acérés. Un démon est non seulement gigantesque mais son corps est parcouru de fermetures éclairs.
A lonesome rooster ?
Plus que de sauver des vies humaines, le Rooster Fighter vient rétablir la justice mais sans s’imposer. Oiseau migrateur, il remplit sa mission puis part en chasse d’un nouveau kaijû. On peut penser aux westerns. Keiji est un cow-boy qui vient rétablir l’ordre puis repart. Cela peut d’ailleurs lui créer des problèmes comme ici sa tendance à multiplier les conquêtes…
Même s’il refuse cette charge, le Rooster Fighter est désormais accompagné d’un poussin, Piyoko. Cette dernière était méprisée par les autres pour sa faiblesse et sa naïveté mais elle était le chouchou de son maître. Ensemble, ils regardaient des films de yakuza. Il lui a même tatoué un mantra mafieux sur le dos et depuis le poussin tient à respecter un code d’honneur. En voyant Keiji intervenir, Piyoko a décidé de le rejoindre car il pense que son amour a provoqué la transformation de son maître. Cet ajout est une grande réussite car le décalage que crée ce poussin si humain est très drôle. Il ne se voit pas comme l’assistant du Rooster Fighter mais comme sa compagne.
Rooster Fighter continue d’être une série hilarante en parodiant le cinéma. Des scènes semblent reprises d’un film romantique sauf que les protagonistes qui s’embrassent sont un coq et une poule. Si on rit très souvent, les émotions sont très variées. On est ému en voyant tous les habitants d’un village creuser jusqu’à en mourir. Le premier monstre de ce volume n’est pas seulement une limace, c’est un harceleur et le suivant démontre l’appât sans fin pour l’argent
Édité par Mangetsu, Rooster Figter garde la crête haute dans ce deuxième volume. La lecture est aussi distrayante grâce aux scènes d’actions réussies et à l’humour toujours aussi absurde. Cette série détourne également les clichés des séries animalières. Keiji est d’un anthropomorphisme vulgaire car, s’il est certes un héros, il a un caractère de cochon et traite les poules comme Don Juan multipliait les conquêtes.
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