Internet l’avait prédit, un manga le prouve. Les chats nous veulent du mal, provoquant même la Catpocalypse dans le premier tome de Nyaight of the Living Cat. Vivez cette catastrophe dans notre texte.
Cat Power
Dans le futur de Nyaight of the Living Cat, une nouvelle épidémie a décimé l’humanité. Rien à voir avec la covid car ce virus se diffuse par les chats et donc très rapidement car la plupart des familles ont ou adorent ces animaux domestiques. Il ne reste que quelques survivants contraints de lutter pour se nourrir. Sur les premières planches, une bande de résistants habillés de manière hétéroclite fuit une horde de chats dans les égouts. Parmi eux, Kunagi voit ses compagnons disparaître peu à peu. Il fuit mais le pire c’est qu’il adore les chats ! Pourtant, ces félins sont de redoutables prédateurs car les humains ne peuvent résister à leur douceur et à leurs gestes trop, trop mignons mais c’est une tactique hypnotisante.
L’éditeur Mangetsu commence à nous habituer aux séries « what the fuck » avec un coq combattant des monstres géant ou un gorille joueur de ping-pong mais, avec Nyaight of the Living Cat on franchit une nouvelle étape dans l’absurde. Comment a-t-on pu imaginer que des magnifiques boules de poils pouvaient provoquer l’effondrement global ? Le scénariste Hawkman et le dessinateur Mecha-Roots y arrivent pourtant avec brio. Avec un tel pitch, le lecteur s’attend à des coups de griffe mais Nyaight of the Living Cat offre des léchouilles. Quand le plus lent est agrippé puis traîné dans le noir, il n’est pas dévoré mais léché. Les coups de langue le métamorphosent en félin.
On est donc inquiet en voyant un chat se rapprocher des humains. La police est dépassée car aucun piège ne les arrête. L’angoisse monte en voyant des meutes de chats s’imposer dans la ville mais la claustrophobie se manifeste dans l’espace clos d’une boutique. Pourtant, le handicap sentimental de Kunagi fait échapper Nyaight of the Living Cat au manichéisme. Le résistant crie de ne pouvoir caresser les chatons et doit les faire souffrir pour survivre. Pourtant, il rêve d’un monde où la cohabitation entre les deux espèces sera de nouveau possible.
Même si ce n’est pas le but principal, Nyaight of the Living Cat donne des leçons de biologie. A la fin de chaque chapitre, un court texte illustré présente une nouvelle espèce de chat. Au milieu des combats, des textes de Kunagi fournissent des apports scientifiques. On comprend pourquoi les chats n’aiment pas l’eau. Par ailleurs, ils déplacent leurs organes internes pour se faufiler partout.
Un sourire félin
Malgré le déclin de l’humanité, Nyaight of the Living Cat n’est uniquement pas un récit d’horreur. Le lecteur rigole bien plus qu’il ne s’inquiète. En effet la série est un manga de genre de la même façon qu’on pourrait parler d’un film de genre. Le scénariste Hawkman reprend les codes de l’horreur pour revisiter avec humour du zombie. Ce jeu commence dès le titre venu du film de zombie de George Romero. Tout part d’une expérience créant un chat mutant porteur du virus. Les cadres de l’action viennent directement de ses films : une métropole, un supermarché déserté… Comme les morts-vivants, les félins attaquent sans bruits et collent leurs visages aux vitres. Les dialogues font souvent sourire : des humains « sont faits comme des rats et les chats adorent cela ». Cela peut sembler étrange mais on rit en écoutant un homme décrire les premières étapes de sa métamorphose. Il veut se lécher pour faire sa toilette. Les expressions des visages renforcent l’humour. En effet, le dessin de Mecha-Roots est très simple et manque de dynamisme, mais il réussit de belles scènes. On voit des chats pleuvoir en raison des très nombreuses métamorphoses. Il rend bien l’étrangeté de Kunagi.
Nyaight of the Living Cat est également un récit post-apocalyptique. Dès le premier chapitre, le monde est foutu. Les résistants n’ont plus d’uniformes mais des tenues faites de bric et de broc. Le lecteur pense alors beaucoup à
Mad Max surtout quand les résistants quittent la ville pour s’enfoncer avec une Jeep dans la plaine. Après un premier chapitre de présentation du monde d’après, la suite remonte dans le passé pour décrire les personnage et le déroulement de l’effondrement mondial. On découvre la source de la passion de Kunagi pour les chats. Quand il travaillait dans un bar à chats, il préférait les chats aux humains. Il faut dire qu’il a totalement perdu la mémoire depuis le jour où il s’est réveillé dans une ruelle.
De nombreuses séries partent d’un postulat original mais l’ennui pointe au bout de quelques pages. Ce n’est pas le cas de Nyaight of the Living Cat car ces chats envahisseurs nous séduisent par la fusion réussie entre horreur et humour. On a hâte de lire la suite même si le secret de Kunagi est assez évident.
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