[Interview] Les auteurs de Head Trick à la Clermont Geek Convention !

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Aujourd’hui, nous vous proposons de découvrir l’interview des auteurs de Head Trick, que nous avons eu la chance de rencontrer à la Clermont Geek Convention ! Mais avant cela, petite présentation de l’œuvre pour ceux qui ne la connaîtrait pas encore !

 

HEAD TRICK

 

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Titre original : Head-Trick

Origine : France

Type : Shonen

Genres : Action – Sport

Auteur : E.D

Dessinateur : K’YAT

Éditeur français : Ed Edition

Nombre de volumes : 10

Statut : En cours

 

 

Synopsis

Ed est un lycéen blasé à la tête dure comme l’acier, véritable terreur pour les proviseurs de tous les lycées. Il déteste l’école et il n’apprécie pas vraiment qu’on le titille. Lorsque cela arrive, sa réponse est aussi simple qu’efficace : un bon coup de boule et l’affaire est pliée. Ce caractère bien trempé lui a d’ailleurs valu d’être renvoyé de tous les lycées qu’il a fréquenté. Un jour, alors qu’il se sert une canette à sa façon, les mains dans les poches, balançant un grand coup de tête dans le distributeur pour faire tomber la boisson, Ed est repéré par un vieil entraîneur à la retraite. Ce dernier est bien décidé à enrôler Ed pour compléter une équipe mystérieuse. Mais il y a une chose qu’Ed déteste bien plus que l’école, c’est le foot !

 

 


 

Interview

 

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Les auteurs de Head Trick (E, K’YAT et D)

 

Pourriez-vous vous présenter pour ceux qui ne vous connaissent pas encore ?

Alors donc je suis D, l’un des trois auteurs du manga Head Trick. Donc le manga Head Trick, c’est un manga qui est né sur internet en 2009. Cela fait maintenant pratiquement 8 ans et ça a démarré réellement la maison d’édition puisque le manga Head Trick a créé sa propre maison d’édition. Et ça, ça a démarré en 2011. Head Trick c’est une aventure qui a démarré sur internet avec les fans et qui maintenant, s’est concrétisée en bouquin. On a sorti le 10ème tome de Head Trick il y a peu de temps à l’occasion de la Clermont Geek Convention ! Et c’est la première fois qu’on présente le tome 10 au public.

 

Pourquoi ce format et pas un autre ?

On a au départ, voulu un peu faire comme au Japon. C’est à dire qu’au Japon je pense que vous le savez en fait, les manga sont prépubliés d’abord dans des magazines, soit hebdomadaires soit mensuels. Et donc l’idée c’est de voir si il y a un public intéressé par le travail qu’on fait. Et on s’est dit qu’internet, c’était le meilleur moyen pour voir s’il y avait un engouement potentiel ou pas autour de l’histoire qu’on avait envie de créer. Et donc au bout d’à peu près 6 mois d’existence sur le site web, on avait pratiquement 20.000 inscrits sur le site. On s’est dit qu’il y avait du monde qui était intéressé et ça a servi un peu d’étude de marché finalement. Voilà, donc on a choisi internet pour prépublier et aujourd’hui on continue toujours. On publie à chaque fois qu’il y a un nouveau chapitre sur internet et puis dès qu’on a 8 chapitres, hop, ça fait un manga qui sort dans le commerce. Donc c’est le même principe qu’au Japon mais juste avec la notion internet en plus.

 

Pourquoi avoir choisi le thème du football ?

Alors le foot, c’est plus un prétexte pour une aventure. En réalité, le manga il parle bien sûr de foot, mais c’est plus l’aspect relations humaines, personnages extérieurs qui nous intéresse. C’est qu’au départ, on s’est dit que dans les manga, c’est souvent très spécialisé. Il y a souvent par exemple des manga de sport donc qui vont parler que de l’intérieur du sport, des compétitions seulement, les manga d’aventures, les manga qui mêlent des fois aventure et humour, ou sport et humour… Et nous on s’est dit que le sport, c’est un excellent moyen de pouvoir conjuguer les deux, de pouvoir conjuguer aventure et sport. Donc voilà, nous on va parler de tout ce qui concerne autour d’un, par exemple, quand on pense à une équipe de football, on a pas forcément, dans un vrai club, il y a des relations humaines entre les joueurs, il y en a qui ne s’entendent pas, d’autres qui s’entendent… Il y a plein de choses qui se passent en extra-sportif autour de ça et en fait, finalement, ça fait une grande aventure humaine et nous on s’est dit que c’était dommage que personne n’ait traité le côté un peu aventure des choses.

Alors bien sûr, comme c’est du manga, on peut aller loin dans le côté aventure donc c’est une aventure assez poussée. Des fois, elle lorgne pratiquement du côté du fantastique. On va dire qu’on est dans le semi réalisme en fait. On se sert du manga, parce que le manga c’est un support qui est presque infini, on peut se permettre de faire vraiment tout ce que l’on veut, avec quelques coups de crayon, avec quelques idées, on a des moyens illimités ! Des trucs qui, au cinéma normalement, coûteraient des millions d’euros de budget en effets spéciaux ! Et dans le manga finalement, avec quelques coups de crayons, on peut imaginer un vaisseau spatial énorme qui arrive, qui se pose au milieu d’un stade de foot comme à un moment donné, et ça… S’il fallait le faire en film, je ne sais pas comment ce serait… On peut s’amuser et ça va assez loin au final, mais toujours dans une cohérence, parce que l’idée c’est d’avoir une longue histoire qui se tient. 

 

Une question que beaucoup se posent…

Pour quelle raison les bras du proviseur Glov’s mesurent-ils 1m20 de long ? [attention SPOILER]

Alors je crois qu’ils sont même un peu plus grands, je ne sais pas si ce n’est pas 1m90, il faudrait relire, c’est dans le tout premier tome. Même moi, je ne me souviens plus des chiffres exacts. Mais en fait, on l’apprend un petit plus tard dans la série. On découvre par la suite qu’en réalité, c’est un ancien très grand gardien de foot et qui maintenant, est proviseur d’un lycée mais ses grands bras, on imagine, lui servaient, et étaient très utiles dans les cages de foot pour aller chercher les ballons un peu partout.

 

Quel futur pour Head Trick ? Jusqu’où avez-vous envie de le voir aller ?

Head Trick pour l’instant c’est quelque chose qui est porté par les fans, donc on ne sait pas du tout où ils vont nous emmener. C’est toujours eux, c’est le fait qu’ils suivent, qui fait qu’on peut continuer. Donc tant qu’ils vont suivre, nous, on a de quoi alimenter, on va dire… la série pendant beaucoup de tomes ! Donc que ce soit K’YAT, E ou D, on est trois auteurs. Et tous les trois, on est partant pour aller très, très loin. Donc le futur, c’est déjà de continuer. On est sur le tome 11 actuellement puisque le tome 10 vient de sortir, donc on va déjà enchaîner sur le 11ème.

Et puis en fait, là c’est un petit scoop, on est actuellement en « parlementation » très avancée avec Hachette. Hachette qui est leader français, même européen de la distribution des manga, un peu partout dans l’hexagone mais pas que, ils sont aussi dans tous les pays francophones. Et donc Head Trick devrait normalement être disponible, d’ici la rentrée de septembre, partout, dans tous les points de vente. Alors qu’actuellement, on a le site internet surtout et puis on a une centaine de points de ventes spécialisés, la FNAC aussi… Mais là, ça nous ouvrirait l’intégralité du réseau de libraires, des espaces culturels, tous les endroits où on peut trouver des livres en France. C’est un changement assez radical, je ne sais pas si c’est l’effet 10ème tome… On a eu des contacts très poussés avec Hachette et donc voilà, ils sont intéressés et on est sur le point de signer le contrat. Rien n’est fait pour l’instant mais voilà, on compte bien le finaliser rapidement.

 

Quel sont les mangaka ou auteurs/dessinateurs qui vous ont marqué et qui influencent votre travail ?

Alors nous, on est issu tous les trois – je parle au nom des trois auteurs – on est à peu près de la même génération. Issu de la génération que beaucoup de monde connait : le club Dorothée. On a grandi avec les manga quand on était petit et assez rapidement, on a commencé à vouloir savoir comment c’était fait. Donc on a commencé à décortiquer un peu… Parce qu’on a d’abord commencé à regarder les dessins animés, on a su que les dessins animés venaient de manga, puis on a lu les livres et donc on se demandait comment ça se faisait qu’en lisant les vignettes les unes à la suite des autres, on avait une histoire qui se créait. Et puis, on était étonné puisqu’à l’époque, mon frère, qui est un des deux autres auteurs, qui parle japonais couramment aujourd’hui – mais à l’époque il ne parlait pas du tout – et on commandait des livres au Japon, et on ne comprenait pas comment ça se faisait que même sans connaître le japonais, on arrivait à comprendre l’histoire, à lire. Et donc, comme on a un peu, je dirai, chercher à savoir comment était fabriqué un manga et on a décortiqué tout ce qui faisait la narration. Par exemple, comment d’une vignette à l’autre, sans avoir tous les intermédiaires, le cerveau va arriver à faire le complément, il va arriver à lire la suite, à faire le film logique dans sa tête.

[Rappel de la question]

Il y a un très très grand narrateur, dans réaliser un manga, il y a plein de notions, qualité du dessin, le scénario, les idées, les dialogues, il y a plein de choses, et il y a aussi la narration. C’est l’élément le plus important du manga, c’est celui qui permet donc, quand on lit, que ça fasse une histoire. Et donc, le plus grand selon nous, l’un des plus grands en tout cas, des plus connus, c’est Toriyama, donc qui fait Dragon Ball Z. Akira Toriyama, et donc nous, c’est le premier vrai manga qui nous a interpellé sur le côté narratif, technique je dirai. Ce travail qui fait qu’on peut lire un Dragon Ball, de prendre n’importe quel Dragon Ball, on prend au milieu, on commence à lire deux, trois vignettes, et on se fait embarquer direct. On continue jusqu’au bout du livre et on a envie de prendre le suivant. Et donc c’est cet effet là en fait qui nous a toujours un peu marqué et c’est ce qu’on essaie de faire à tout prix sur Head Trick. C’est d’avoir une narration sans faille, et donc on travaille beaucoup pour ça, quitte à sortir un petit peu plus tard… Et comme on est auto-édité, on peut se permettre de pouvoir un peu retarder un chapitre s’il n’est pas parfait. Si on était chez un éditeur, il y aurait la dead line et il nous dirait « bah non tant pis, il n’est pas tout à fait fini mais il faut le boucler quand même » et des fois il y a des petits défauts qui restent dans les manga parce qu’il y a des dead line, et des auteurs ne peuvent pas arriver comme ils le souhaiteraient finir, fignoler, ou recommencer une vignette s’il faut. Nous, on a cette chance.

Donc pour résumer, on a Toriyama qui nous a bien marqué, on a aussi donc Kurumada, l’auteur de Saint Seiya, plus sur la partie vraiment, un peu je dirai, poétique du manga. Là on peut aller très loin dans la force des caractères humains, ça c’est vraiment très bien. Il y a aussi la BD qui nous a un peu inspiré comme K’YAT, qui est très fan de Franquin par exemple. C’est des choses qui marquent au niveau, je dirai presque, de la force du dessin, du ressenti dans le dessin, de l’émotion que ça peut véhiculer et juste sur un seul dessin comme ça, des fois l’aspect comique comme ça d’une tête complètement déformée donc il adore ça. Et donc Head Trick c’est un mélange un peu de tout ça.

[De grands auteurs donc !]

Oui bah voilà, des auteurs qui sont assez connus, après, on a grandi avec les auteurs qui étaient vraiment les plus connus et puis après on a poussé. Par exemple, mon frère est très très fan, et ça l’a beaucoup inspiré, de Tekken Chinmi. Ça c’est une série qui n’est pas du tout connue en Europe, voire même pas du tout parce qu’il n’y a eu que quelques manga qui ont été publiés il y a longtemps et puis ça ne marchait pas suffisamment donc il avait stoppé, et lui il a appris le Japonais pour lire la suite. Et donc Tekken Chinmi c’est une série d’arts martiaux, très poussée du point de vue de l’animation que l’on peut arriver à véhiculer dans le dessin fixe. C’est un auteur qui est très très fort, il fait des fois des scènes de guerre, des trucs assez hallucinants, de voir avec quelques dessins comment on peut arriver à rendre une guérilla, toute une bataille de plusieurs centaines d’hommes donc c’est impressionnant. On tape un peu partout, Head Trick n’est pas inspiré d’une série mais nous on a une influence multiple.

 

Avez-vous déjà des projets pour le futur après Head Trick ?

Pour l’instant non, en fait on est très très focalisés sur Head Trick, parce que on a vraiment une grosse attente des fans qui veulent toujours avoir la suite. Mais on a par exemple des petits projets, comme on a fait le personnage qui s’appelle Bobo’z, un petit chat tout rond qui vit à côté d’un distributeur de canettes, qui boit tout le temps du milkiky. Et donc ça fait deux ans maintenant, on a eu Jimmy, qui est le directeur éditorial, qui en voyant les fans qui parlaient tout le temps de Bobo’z sur les salons, a émis l’idée de consacrer une aventure pour lui et donc là on a fait une bande dessinée, donc la ce n’est pas un manga mais c’est vraiment un BD couleur, qui est consacrée juste au personnage de Bobo’z donc qui est un peu en rapport avec Head Trick. Ça se lit sans même connaître Head Trick et donc c’est vraiment une petite aventure qui lui arrive, qui est dédiée pour lui… Donc là voilà, c’est des petits projets comme ça qui peuvent survenir mais pour l’instant on veut vraiment être focalisés sur la série. C’est Head Trick à 100%.

 


 

Une histoire haute en couleurs à retrouver sur le site internet officiel ou dans les points de ventes ! Head Trick n’a pas fini de faire vibrer ses fans, mais également les nouveaux venus curieux !