Redécouvrez Jannis Kounellis à la Monnaie de Paris au travers d’œuvres anciennes et récentes du 11 mars au 30 avril 2016. Une exposition marquante et poétique d’un artiste phare du courant de l’Arte Povera.
Une exposition dans un bâtiment somptueux
La première chose qui saute aux yeux en arrivant à la Monnaie de Paris c’est la majesté de l’architecture de cet Hôtel et de son grand escalier, entouré de magnifiques murs sculptés dans un style XVIIIème. L’installation moderne et sombre de Jannis Kounellis rompt ainsi drastiquement avec le flamboyant de son lieu d’accueil. Il y règne une atmosphère froide mais saisissante que nous aide à décrypter, de manière personnalisée, les médiateurs présents et disponibles pour une visite guidée.
Une exposition saisissante et vivante
La visite commence par une salle immense offrant à voir plusieurs chevalets de fer, gris foncé, impressionnants par leur taille et leur lourdeur. Composés de toiles d’acier au format de deux lits simples accolés, on note, au dos, des dates représentant les années de naissance des artistes qui ont influencés Jannis Kounellis tels que Masaccio, Van Gogh, Delacroix, Picasso, Kline ou Géricault. Ce format d’acier, cher à l’auteur, est la pièce centrale de l’exposition. On la retrouve dans plusieurs salles parfois adossée contre un mur, parfois roulée dans des couvertures militaires, allongée sur des lits de camp… Une manière intrigante de figurer l’homme.
On ressent dans cette exposition le spectre de la mort, de la guerre, des blessures, dans une douceur poétique acerbe. La mort questionne la vie, notamment lorsqu’elle est présente face à un tableau coloré et naïf, peint à l’occasion de la naissance du fils de Kounellis. Orné d’un extrait de partition musicale, cette phrase est jouée par un violoniste et sublimée par les pas d’une danseuse classique.
Une exposition engagée
Grande figure de l’Arte Povera, Jannis Kounellis, place au centre de son art la matière lourde, industrielle et (re)valorise ainsi le travail physique. Le charbon et le métal, symboles de la révolution industrielle, sont ses matériaux de prédilection. Les couteaux amènent, quant à eux, une dimension artisanale au travers du métier de la boucherie mais prennent également un sens figuré au travers de ce que l’homme peut en faire de plus terrible.
Les fenêtres sont, par ailleurs, occultées par une installation de verres transparents emplis par le paysage parisien des bords de Seine qui loge l’Hôtel de la Monnaie de Paris. Ils embellissent la pièce et véhiculent à la fois une froideur médicale, pharmaceutique. Procédé récurrent de l’artiste, l’occultation des entrées et fenêtres est pour lui un acte de résistance, un blocus.
Nous n’allons pas tout vous dévoiler de cette installation aussi intéressante qu’émotionnelle. En y allant vous pourrez ressentir la présence de l’artiste qui y expose d’ailleurs le manteau et le chapeau qu’il porta lors de la mise en place des œuvres.
Étrange comme les vêtements gardent l’âme de celui qui les portent…
Infos pratiques
Découvrez l’exposition de Jannis Kounellis à la Monnaie de Paris
11 quai de Conti – 75 006 Paris
01 40 46 56 66
Du 11 mars au 30 Avril 2016
Ouvert tous les jours de 11h à 19h avec nocturne le jeudi jusqu’à 22h