Après la fin de l’exposition 113 ors d’Asie consacrée aux usages de l’or à travers les âges dans toute l’Asie, le Musée Guimet dévoile pour cet automne et cet hiver deux événements très différents. Une petite mais dense exposition de photographies anciennes consacrée à la Birmanie au XIXe siècle ainsi qu’une carte blanche toute en poésie et en écologie à l’artiste contemporaine indienne Jayashree Chakravarty.
Carte blanche à Jayashree Chakravarty
Après le charbon, le bambou, les toiles peintes et les sculptures d’inspiration bouddhiste, le musée Guimet revient à la matière avec les œuvres de l’artiste contemporaine indienne Jayashree Chakravarty. Elle nous transporte en toute simplicité dans une forêt primordiale.
Guidé par l’odeur des plantes médicinales, on pénètre dans la rotonde du musée, plongée dans la pénombre. De grands panneaux de végétaux éclairés par l’arrière telles les pages d’un immense herbier avec, en leur centre, une grotte dans laquelle on se glisse comme entre les racines d’un arbre primordial. Là, les racines recèlent des gouttes scintillantes et des insectes rampants.
Éclairés par une lampe torche, les détails se révèlent puis se dérobent au regard. Mais cette grotte n’est pas complète, et de voir les pieds des visiteurs c’est comme voir un mille pattes avancer, le visiteur fait ainsi partie de l’œuvre.
Cette installation illustre le retour à la nature, aux arbres, aux plantes médicinales, à la terre qui soigne, à la terre vivante, grouillante, qui disparaît de nos villes où il ne reste que la nature apprivoisée, corsetée, dont les insectes ont disparu, et où même la lumière n’est plus magique mais sécuritaire.
Birmanie au XIXe siècle, une impressionnante collection à découvrir d’urgence
Pour la troisième fois, le musée Guimet propose d’explorer son immense fond photographique, avec cette fois ci un focus sur la Birmanie au XIXe siècle, à voir jusqu’au 22 janvier 2018.
Installée dans la rotonde de la bibliothèque, l’exposition explore les différentes facettes de la culture, de la religion, de l’architecture et des paysages de la Birmanie ancienne, comme ont pu la découvrir les explorateurs du XIXe siècle. Monde aujourd’hui bouleversé, voire disparu après des années et des années de guerre qui ont ravagé le pays et ses voisins.
Jamais exposée, la centaine de photographies tirées selon la méthode de l’albumine sur papier est d’une incroyable finesse. Les détails sur les murs et les feuillages sont saisissants, tout comme le traitement de la lumière.
Exposition à la fois historique, artistique et ethnographique, on y découvre un monde aujourd’hui disparu, mais qui a contribué à notre découverte et notre vision de cette partie de l’Asie. Un catalogue en coédition avec Cohen & Cohen publiera la totalité du fonds birman du musée à l’occasion de l’ouverture de l’exposition, et constituera l’ouvrage de référence des collectionneurs et des amateurs, ainsi qu’un remarquable livre d’art.
Ces deux expositions sont une bonne mise en bouche avant l’exposition consacrée à Emile Guimet qui se déroulera dans la grande zone d’expositions temporaires à partir de décembre. On en salive d’avance !