Les figures principales de la saga Star Wars sont désormais scannées numériquement « en cas de besoin »…
C’est une question d’éthique depuis déjà un moment, mais celle-ci risque de prendre une nouvelle ampleur dans les prochaines années : peut-on faire revivre numériquement des acteurs et actrices décédé(e)s ? Rogue One – A Star wars Story avait déjà jeté un sacré pavé dans la mare concernant ce sujet. Mais nous apprenons aujourd’hui que Lucasfilm a cloné numériquement tous ses acteurs principaux, dans le cas où on aurait besoin d’eux.
Mon visage et mon corps ont été scannés. Qui nous dit qu’à un moment ils ne vont pas s’en servir de la sorte :
« Faisons un autre film avec Donald ! Il est mort depuis quinze ans, mais on peut faire ce qu’on veut avec lui. »
Ainsi s’est exprimé Donald Glover, le nouveau Lando Calrissian que nous pourrons découvrir dans Solo – A Star Wars Story. Des propos lourds de sens qui laissent entendre sa peur d’être utilisé à outrance dans d’éventuelles autres productions.
Il faut dire que ce débat du numérique a de quoi laisser perplexe. Andrew Niccol nous en parlait déjà en 2002 dans son film d’anticipation S1m0ne. Certes, Rogue One a permis de faire revivre le légendaire Moff Tarkin ainsi que la jeune Princesse Leïa (avec plus ou moins de succès il faut bien l’avouer…). Mais jusqu’où cela pourrait-il mener ? Assez loin puisque Ben Morris, responsable des effets spéciaux sur Star Wars 8 – Les derniers Jedi, a lui-même confirmé que tous les acteurs principaux de Star Wars avaient été copiés numériquement, afin de leur faire hypothétiquement reprendre leur rôle dans de futurs films :
« Nous scannons toujours numériquement les acteurs principaux du film. Nous ne savons pas si nous en aurons besoin. Et ce n’est pas juste pour les garder dans nos archives. C’est pour s’en servir comme références pour un usage ultérieur. »
Toutefois, Stephen Alpin, chef d’équipe des effets spéciaux numériques sur Star Wars 8, a tenu à se montrer plus rassurant en ce qui concerne l’utilisation de ces scans. En effet, celui-ci explique que lorsque les effets spéciaux numériques traditionnels ne suffisent plus, il est parfois plus propre (et moins cher) de se servir de ces copies numériques. Ce fut notamment le cas s’agissant de Carrie Fisher, non pas à cause de son décès mais bien à cause de sa condition physique ne lui permettant pas de tout faire sur le tournage :
« Il fallait faire attention à Carrie. Elle ne pouvait pas se retrouver près d’effets pyrotechniques. Donc nous avons tourné plusieurs plans et ajouté beaucoup de numérique en plus. Quand elle est éjectée du vaisseau, c’est une Leia numérique. Quand on se rapproche, c’est totalement Carrie. Et quand elle vole à travers les débris, c’était un mélange. Carrie n’était pas suspendue à des câbles. Des cascadeurs ont servi de référence pour l’ajouter numériquement après ».
Quoi qu’il en soit, nous savons déjà que Carrie Fisher ne sera pas reccréée numériquement pour l‘épisode 9, ce qui implique soit un décès de Leïa entre les deux épisodes, soit un remplacement de l’actrice (puisque les rumeurs à propos de Meryl Streep courent toujours).
Les acteurs numériques offrent un nouveau potentiel artistique absolument infini, tout comme il pose des questions éthiques et morales particulièrement complexes. Reste à savoir si Star Wars se posera comme un pionnier du genre en terme de performance capture, où si ces doublures numériques ne serviront qu’à des scènes spécifiques. L’avenir nous le dira !