Top 5 des meilleures Palmes d’or

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La cérémonie se termine. Cela nous a donné envie de faire un top 5 très osé, celui des cinq meilleures Palmes d’or. Il est terriblement difficile de trancher et de choisir parmi les innombrables chefs-d’œuvre, classiques et œuvres uniques qui composent le palmarès des Palmes d’or. Ainsi ce top 5 sera encore plus subjectif que tous les autres, ce top va diviser les avis, faire des déçus aussi. Ainsi voici le top 5, subjectif, des meilleures Palmes d’or. Top 5 des meilleures Palmes d’or. 

Numéro 5 :

« Mission » réalisé par Roland JOFFE avec Robert De Niro, Jeremy Irons, Liam Neeson. 1986.

Robert De Niro

« Mission » est une superbe œuvre humaniste et respectueuse. Un long métrage inédit et hors du commun qui prône la tolérance et la découverte de soi et des autres. C’est aussi une réunion de grands acteurs au sommet de leurs arts. Robert De Niro et Jeremy Irons sont encore une fois de plus parfaits et prouvent qu’ils sont de très grands interprètes en toutes circonstances. Cette aventure portée par la sublime musique de Ennio Morricone est absolument passionnante, elle montre véritablement comment les colons ont investi les terres américaines et étudie l’influence que cela a eu sur les autochtones. À la manière du film « La controverse de Valladolid », le long métrage de Roland Joffe laisse une grande place aux habitants de l’Amérique du sud, les indigènes comme les appelaient les européens à l’époque, et traite avec respect leur cas et leur point de vue. Deux grands acteurs, pour une confrontation et une alliance inopinée, un grand compositeur de musique, pour un long métrage qui n’a pas volé sa Palme d’or.

Numéro 4 :

« The tree of life » réalisé par Terrence MALICK avec Jessica Chastin, Sean Penn, Brad Pitt. 2011

l Top 5 des meilleures Palmes d'or

Un film parfois discrédité, critiqué, parfois considéré comme prétentieux, une Palme d’or qui pour certains n’est pas méritée. La langue française ne possède pas suffisamment d’adjectifs pour qualifier ce long métrage. Il s’agit d’un film sublime, magnifique, profond, somptueux, philosophique, fascinant, magique, agaçant, fatiguant, prétentieux… Terrence Malick est un réalisateur de génie, certainement à l’heure actuelle le cinéaste qui offre les plus beaux plans, la plus belle photographie parmi les réalisateurs célèbres. Il suffit de voir un seul plan de « The tree of life » pour être subjugué, submergé d’émotions exceptionnelles. Chaque plan est d’une profondeur sidérale, d’une beauté inouïe, et démontre un talent fou. « The tree of life » est un long métrage profond, abstrait, un véritable exercice de style qui pousse à la réflexion, un objet de fantasme et de désir cinéphilique, une technique impeccable et presque hautaine de par sa perfection, insolente de par son talent. « The tree of life » peut être considéré comme lacunaire, vain ou superficiel à cause de son sujet très ambitieux, à chercher à vouloir traiter un sujet trop vaste, trop incertain, à vouloir expliquer le sens de la vie Terrence Malick peut perde parfois le spectateur qui n’y est pas préparé. Le long métrage de Terrence Malick reste pourtant une œuvre exceptionnelle et unique, d’une puissance et d’une grandeur presque révolutionnaires. « The tree of life » est un peu à Malick ce que « 2001 : l’odyssée de l’espace » est à Kubrick. Une œuvre majestueuse, puissante, délirante, pleine de rêves et de considérations psychologiques et philosophiques, voire divines. « The tree of life » a permis d’offrir une prestance folle à Brad Pitt qui trouve ici un rôle de sage, d’acteur curieux, à la recherche de nouveaux horizons cinématographiques. Le long métrage a également permis de découvrir la sublime Jessica Chastin. « The tree of life » allie musique sublime, plans parfaits, direction artistique unique pour une épopée philosophique démentielle. Difficile de retenir une scène en particulier du film du Terrence Malick, il s’agit d’une histoire dans sa totalité, une histoire puissante, l’histoire d’une vie, l’histoire de la vie, peut-être l’histoire de Terrence Malick, une histoire qui a abouti à une Palme d’or largement méritée.

Numéro 3 :

« Taxi driver » réalisé par Martin SCORSESE avec Robert De Niro, Harvey Keitel, Jodie Foster.

Robert De Niro

Après ses très étonnants « Bertha Boxcar » et « Mean Street » Martin Scorsese revenait de nouveau avec un long métrage atypique, avec Robert de Niro dans le rôle titre, qui signe le début d’’une longue collaboration et amitié. L’œuvre de Martin Scorsese était une véritable immersion dans le New York nocturne et ses rues inquiétantes. Le spectateur se retrouvait dans le taxi d’un vétéran du Vietnam assez touché par son passé, le spectateur se retrouvait dans le taxi de Robert de Niro citoyen inquiétant et sombre, à la limite de la folie, hypnotique et étonnement très réaliste. À arpenter les rues sombres et violentes de la ville toujours en mouvement, le public s’imprègne de l’ambiance si particulière de cette ville mais fait également connaissance avec ce personnages si atypique. Le long métrage traite de la noirceur de New York, la face cachée du rêve américain, « Taxi driver » est une immersion dans la crasse de la ville, dans la morosité, la décadence, la saleté, l’immoralité de l’être humain. Le personnage de De Niro un peu à coté de ses pompes, quelque peu traumatisé par la guerre s’éprend à devenir un héros urbain et cherche à sauver une jeune prostituée, incarnée par Jodie Foster dans son premier grand rôle au cinéma, des mains d’un mac interprété par Harvey Keitel complètement méconnaissable. Le casting de grande qualité ne fait qu’ajouter à la puissance de « Taxi driver ». Reposant sur un scénario étonnant et profond, le long métrage devient un véritable chef-d’œuvre grâce à la superbe mise en scène de Martin Scorsese. Les dialogues ne sont pas en reste et offrent une des plus grandes et des plus connues répliques de film, quant au final en apothéose il conclue un aboutissement sublime et une Palme d’or puissante et prenante.

Numéro 2

« Pulp fiction » réalisé par Quentin TARANTINO avec Harvey Keitel, John Travolta, Samuel L Jackson, Bruce Willis, Tim Roth, Uma Thurman, Amanda Plummer, Rosanna Arquette, Christopher Walken. 1994

John Travolta et Samuel L Jackson
Peut-être que certains d’entre vous se rappellent la remise de la Palme d’or à Quentin Tarantino. Montant sur scène pour récupérer son prix voilà qu’il est hué par une minorité du public. Tarantino fidèle à son personnage décide de répondre à ces sifflements par un simple et percutant doigt d’honneur, le tout sous les yeux de Clint Eastwood, qui selon la légende aurait esquissé un sourire. Au-delà de cette cocasse anecdote « Pulp Fiction », le deuxième film du réalisateur après « Reservoir Dogs », est une œuvre incomparable. Un long métrage étonnant, unique, qui subit de nombreuses influences, qui innove comme aucun autre long métrage. « Pulp fiction » est un véritable chef-d’œuvre populaire, une œuvre fun, vitaminée, rythmée, drôle, décomplexée et violente, qui passe des messages contemporains et actuels de manière discrète et profonde. Quentin Tarantino avec « Pulp Fiction » utilise l’essence même de son personnage et de son talent. Un film qui ne cache pas ses inspirations, ses influences, mais qui réécrit les choses, qui réécrit les œuvres passées et l’histoire. Le talent de Tarantino c’est de reprendre une base banale, commune et déjà mainte fois vue, peu originale, d’incorporer son talent et d’en faire une œuvre unique, universelle et originale. Tarantino est la représentation de l’universalité du cinéma, touchant un maximum de public de manière naturelle et spontanée. « Pulp fiction » est peut-être un long métrage moins révolutionnaire que « Reservoir dogs », mais c’est un film, en plus d’être personnel, qui a touché toutes les générations passées et qui touchera sans aucun doute toutes les générations futures.

Numéro 1 :

« Apocalypse now » réalisé par Francis Ford COPPOLA avec Martin Sheen, Marlon Brando, Robert Duvall, Dennis Hopper. 1979

Apocalypse now

Comment finir ce top en beauté d’une autre manière qu’avec l’un des plus grands films de guerre de tous les temps ? « Apocalypse now » est une œuvre absolument colossale qui retrace les mésaventures du personnage de Martin Sheen en pleine guerre du Vietnam. Au milieu d’autres chefs-d’œuvre du genre tels que « Platoon » de Stone, « Full métal jacket » de Kubrick ou l’inimitable « Voyage au bout de l’enfer » de Cimino, Francis Ford Coppola est parvenu à faire sa place et a hissé « Apocalypse now » au rang de classique, de chef-d’œuvre, de référence. Un long métrage d’une dureté sensorielle, physique et scénaristique, réaliste et représentative de l’enfer qu’ont connu les soldats des deux bords de cette guerre insensée. « Apocalypse now » est un film incomparable, une œuvre démentielle et terriblement culte. Le réalisateur présente et filme la folie humaine d’une manière désincarnée, avec une certaine tristesse et incompréhension, il montre la cruauté, la brutalité et la stupidité des agissements guerriers de l’être humain. Coppola offre au passage deux immenses rôles, peut-être leurs meilleurs, à Martin Sheen et Marlon Brando. Le premier est un capitaine quelque peu perdu au milieu de l’enfer, impuissant face aux évènements qui l’entourent, le second est un colonel qui a cédé à la folie pure. Le long métrage prend son temps, implique complètement son public dans l’environnement, il offre une immersion en pleine guerre pour le spectateur au cœur bien accroché. Le spectateur s’imprègne des terres désolées mais aussi magnifiques du Vietnam et subit l’horreur, la noirceur et la froideur de la mise en scène. Doublé d’un tournage maudit et aujourd’hui devenu légendaire, ponctué de retard, de maladies, d’accidents, de problèmes, le film a bien failli ne jamais voir le jour et son réalisateur a bien failli décéder durant sa mise en boîte. Un travail éreintant, formidable, dûment récompensé par une Palme d’or amplement légitime et méritée.

Et cette année qui sera l’heureux gagnant ?