The Assassin est le nouveau film de Hou Hsiao-Hsien, metteur en scène de Millennium Mambo. Il revient cette année avec un film d’arts martiaux, récompensé par le Prix de la Mise en Scène au dernier Festival de Cannes.
Une intrigue et un scénario complexes.
Hou Hsiao-Hsien revient à un classique du cinéma asiatique : le film d’art martial. Teinté de dramatiques et complexes relations amoureuses, le film pêche toutefois à assurer le spectacle à tous les niveaux. La faute à un scénario abscons, pleins de doutes et de confusions, laissant finalement n’en émerger qu’une complexité étonnante, ne nous permettant pas d’etre au fait de tous les ressorts de l’histoire du film. Les combats promis, aussi somptueux soient-ils, se font malheureusement très rares, et le public se contentera finalement de deux ou trois brèves altercations gracieusement musclées.
L’introduction du contexte et la présentation des tribulations traînent et délaissent le spectateur qui ne parviendra pas, ensuite, à rattraper le long métrage. Les rebondissements sont rares et The Assassin distille vite un ennui qui dessert clairement le scénario. Les promesses ne sont pas tenues, laissant un spectateur dubitatif devant de nombreux choix d’écriture inattendus, des cassures de rythme fatigantes et une absence quasi-totale de combats.The Assassin se perd dans les entrelacs d’une intrigue sinueuse et embrouillée, certains développements dramatiques semblent obscurs, et finissent par faire décrocher le spectateur.
The Assassin est d’une qualité technique irréprochable
Les dialogues et les rebondissements sont rares, The Assassin n’emploie qu’en de rares occasions l’usage de la parole, laissant l’image se suffire à elle-même. Un parti pris osé, qui justifie une ambiance calme et un rythme lent, permettant simplement à l’image, aux couleurs et aux décors de s’exprimer. La mise en scène de Hou Hsiao-Hsien, connectée aux plans fixes, cherche à être réaliste, le cinéaste se refusant à magnifier son esthétisme avec des ressorts artificiels. The Assassin est un film très authentique, délaissant toute image de synthèse, utilisant des décors et une lumière réels et affublant ses personnages de somptueux costumes représentatifs de la dynastie Tang. L’esthétique visuelle demeure intéressante et l’atmosphère hypnotique, mais les personnages apparaissent fades, se présentant comme des archétypes immémoriaux, contraints de demeurer des représentations culturelle de l’époque : les éléments d’une chine du IX siècle parfaitement retranscrite.
La protagoniste, brillamment interprétée par Shu Qui, est un personnage iconique, une image vengeresse et dominante, passionnante et profonde. Les minces combats, moments de respiration, sont d’une rare maîtrise, brutaux et poétiques, telle une danse guerrière mortelle, mais ne durent jamais longtemps, dilués dans d’inextricables complexités scénaristiques, et délaissés au profit d’une fantasmagorique tragédie.
Finalement The Assassin demeure un film à la technique irréprochable mais qui manque cruellement de punch et de vivacité, sans doute du face à une absence de combats.