Saint Maud, thriller horrifique à l’histoire tordue. Des frissons à la clé !

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L’histoire

Maud, infirmière à domicile, s’installe chez Amanda, une célèbre danseuse fragilisée par la maladie qui la maintient cloîtrée dans son immense maison. Amanda est d’abord intriguée par cette étrange jeune femme très croyante, qui la distrait. Maud, elle, est fascinée par sa patiente. Mais les apparences sont trompeuses. (Senscritique)

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Fiche technique

Réalisation et Scénario : Rose Glass
Pays de production : Royaume-Uni
Genre : Thriller horrifique
Durée : 83 minutes
Sortie : 2019

Distribution : Morfydd Clark, Jennifer Ehle

Impressions

Choquant, dérangeant. Comme pas mal de films psychologiques qui se veulent d’horreur, Saint Maud met du temps à se réveiller. Il s’agit de faire fonctionner toute une ambiance qui, hélas, dure parfois trop longtemps, pour que l’impact, souvent placé au cours de la dernière demi-heure d’un film d’horreur psychologique, soit plus effrayant.

Pour un premier film, Rose Glass a su dépeindre une atmosphère très méticuleuse et pleinement coordonnée avec l’intrigue. Mais cette recherche de perfection semble limitée par une crainte de faux pas. Comme si la réalisatrice connaissait les bases mais qu’elle n’osait pas se lâcher dans ses fantasmes. Cela devient un écran assez plat qui aurait été heureux avec quelques petites frayeurs parsemées dans ce scénario solide mais trop transparent.

Les influences d’autres films du genre se font sentir, un peu comme si on avait pioché à droite et à gauche. Carrie, L’exorciste ou encore Emprise, où Bil Paxton dit être chargé par Dieu de détruire les démons. L’histoire prend appui sur trois sujets inhérents aux questionnements humains, à nos peurs primales : la religion (et ce qui s’en découle), la dépendance et cette vieillesse qui guette le moindre des mortels. Cette interaction avec le spectateur pourrait être définitivement le point sauveur du film. On fait appel à nos émotions. Nous pourrions même nous identifier à cette femme « qui était » et qui lutte pour conserver sa dignité. Ou à cette jeune femme fervente qui se croit délégué d’un but ultime.

Cette dernière, infirmière-auxiliaire de vie est un mélange de Carrie et de mère de Carrie à elle toute seule. Lourd fardeau pour des si petites épaules. La sensation d’engourdissement s’intensifie au fur et à mesure qu’on capte une trame sans trop de surprises. Il semblerait que ce soit à la mode d’explorer plusieurs sujets clés dans le même film, comme c’est le cas du dernier Almodovar. Ici une jeune femme qui tombe amoureuse de la personne dont elle s’occupe, est possédée par une entité mystérieuse qui aime bien prendre son pied. On ne sait pas trop de quel sentiment il s’agit mais leur relation est très ambiguë.

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Cela pourrait cacher quelque chose d’encore plus terrifiant que la voix off qui lui donne des ordres. La maltraitance de certains membres du corps soignant envers des personnes dépendantes ? La mise en avant des ces personnes qui veulent tellement aider les autres qu’ils ne font qu’imposer leur propre vision de l’aide ? Amanda, seule et en phase terminale, a besoin de compagnie, d’être traitée avec dignité dans les derniers moments de sa vie. Elle ne veut pas de ce but obsessionnel de Maud, qui est de la sauver. Mais comme elle est tellement dépendante, elle ne peut que subir. Un parallèle flagrant avec la relation dangereuse qui peut s’installer entre l’auxiliaire de vie et la personne fragile dont elle s’occupe. Ce film est-il une dénonciation ? À croire. Ou peut-être.

Saint Maud ne vous laissera pas indifférents. Si on passe outre une maladresse assez subtile et le décollement du sol de Maud, le film arrivera à captiver notre attention et nous donnera quelques frissons