S.O.S. Fantômes : L’Héritage – quand Jason Reitman tente de suivre les traces de son père

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Ce mercredi 1er décembre, l’équipe des S.O.S. Fantômes revient sur grand écran. Jason Reitman décide de succéder à son père, Ivan Reitman, pour mettre en scène un nouvel opus de la saga S.O.S. Fantômes. Plus de trente ans après S.O.S. Fantômes 2, Jason Reitman décide de réaliser une nouvelle suite, qui omet totalement la version de Paul Feig. Un nouveau tour de piste qui cherche à revenir aux origines en ramenant le casting original composé de Bill Murray, Dan Aykroyd et Ernie Hudson. Le reste de la distribution se compose notamment de Carrie Coon, Finn Wolfhard ou encore Paul Rudd.

S.O.S. Fantômes : L’Héritage – un film largement dispensable

Les suites tardives de classiques des années 1980 sont à la mode en ce moment à Hollywood. Blade Runner 2049 et Mad Max : Fury Road ne sont que des exemples parmi tant d’autres. Ainsi, S.O.S. Fantômes : L’Héritage veut surfer sur le même schéma, et proposer une suite aux deux films originaux. Un moyen de revenir à la source du mythe et de jouer avec la nostalgie des fans. Malheureusement, l’œuvre ne fonctionne jamais totalement, et ne parvient pas à réellement s’imposer comme une suite utile, logique et pertinente.

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S.O.S. Fantômes : L’Héritage est une œuvre profondément inutile. Jason Reitman ne parvient pas à insuffler l’humour et la personnalité de son père avec les précédents volets de la saga. Ce troisième chapitre est totalement exempt d’émotion, et est une proposition qui manque de substance et de profondeur. Le rendu est parfois assez superficiel et enchaîne des situations réchauffées, déjà vues et qui ne parviennent pas réellement à être modernisées. Jason Reitman rejoue ainsi la carte de la possession et du maître des clés, ramène le même grand méchant, rejoue les séquences classiques de destructions avec Bouffe-tout. Non, globalement, le cinéaste suit le cahier des charges les yeux fermés et recopie son papa avec un manque cruel de créativité…

Un sous-Spielberg 

De même, S.O.S. Fantômes : L’Héritage manque de rythme, d’intensité et de punch. Jason Reitman livre un film affreusement mou, qui est désincarné, vidé de toute sensation et de tout feeling. Le scénario est réchauffé et prévisible, et la seule nostalgie d’une ère perdue ne suffit pas à S.O.S. Fantômes : L’Héritage pour être un bon film. L’introduction est interminable, surtout pour un public averti. Des préliminaires beaucoup trop longs qui mettent en place des ressorts scénaristiques déjà établis par le passé, comme si le long-métrage était amnésique, ou qu’il s’adressait uniquement à une nouvelle génération de spectateurs. En gros c’est « on refait exactement la même chose mais en moins bien ».

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Jason Reitman se la joue un peu Steven Spielberg aussi. Il place son récit loin de la ville, dans un patelin isolé, proche de la nature, où tout le monde se connaît. Par ce procédé, le cinéaste distille parfois la méthode Spielberg : des champs de maïs, une maison gentiment hantée, une équipe de gosses façon Stranger Things, beaucoup de nostalgie et de féérie, et une esthétique qui se rapproche de la vibe E.T. Mais le rendu final ne fonctionne pas vraiment, et donne la sensation d’être une œuvre réchauffée et paresseuse.

Un retour paresseux de la team originale 

Surtout, l’héritage de la saga est mal géré, à l’image du retour du cast original. Jason Reitman attend le dernier moment pour ramener Bill Murray, Dan Akroyd et Ernie Hudson. Les ténors de la franchise sont rappelés avec une paresse sidérante, sans aucune originalité, ni le moindre effort pour que ce soit crédible. Le trio sort de nulle part, offre deux-trois vannes, et s’évapore comme il est arrivé. Un fan service dégoulinant, presque à vomir, qui vient faire du coude pour réveiller les spectateurs qui sont en train de s’assoupir.

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Sans caricaturer ce retour se passe à peu près comme ça : la jeune McKenna Grace appelle Stantz au téléphone qui l’envoi bouler. Mais à la fin les trois compères débarquent, on ne sait trop comment ou pourquoi, rabibochés et prêts à botter le cul des fantômes. Puis vient un étrange hommage à Harold Ramis via une matérialisation parfois tendancieuse. Jason Reitman décide de recréer numériquement le comédien. Et puisque l’émotion ne prend jamais totalement, ce retour forcé en image de synthèses pose une terrible question : jusqu’où peut aller Hollywood pour mettre en scène des comédiens morts ? Et finalement, ça fait surtout froid dans le dos.

Ainsi, S.O.S. Fantômes : L’Héritage est à l’image de la séquence post-générique avec Sigourney Weaver : totalement inutile, à côté de la plaque, sans intérêt, à l’humour parfois même gênant, qui ne justifie sa raison d’être que par une nostalgie poussiéreuse…