Cassandra Smolcic, graphiste chez Pixar de 2009 à 2014, accuse les studios d’animation de sexisme et d’harcèlement sexuel dans « How Pixar’s Open Sexism Ruined My Dreamed Job ».
« Je sais que les personnes disent que l’ambiance là-bas n’était “pas si mal”. Je suis là pour vous dire qu’elle l’était, et qu’elle est certainement toujours. »
Tels sont les premiers mots de Smolcic. Dans son article, la graphiste explique comment le comportement sexiste de John Lasseter, le directeur artistique de Pixar, s’est imposé comme la norme au sein de la société de production. Elle témoigne avoir été touchée par un autre salarié de Pixar, elle s’est vue constamment doublée par des collègues hommes et a dû manquer des réunions en présence de Lasseter car ce dernier a « des problèmes pour se contrôler » en présence de jeunes femmes. Smolcic indique clairement que les femmes sont vues, au sein de la société Pixar, comme les « principales cibles de l’irrespect et de harcèlement ».
En novembre 2017, John Lasseter, figure majeure des studios Pixar, est accusé d’harcèlements sexuels. L’année 2018 sera la dernière pour le producteur qui a pu malgré tout mener ces pratiques délictueuses pendant plus de 20 ans.
Un héritage bien ancré
Depuis 1995, avec la sortie de Toy Story, Pixar remplit la tête des plus petits (et même des plus grands) d’images, d’histoires et de morales. Il ne faut donc pas s’étonner de la persistance du sexisme et du l’harcèlement sexuel lorsqu’on s’intéresse plus à comment ces studios d’animation traitent les femmes, que ce soit à l’écran ou dans l’ombre.
Cassandra Smolcic explique qu’à la vue des agissements plus que déplacés du directeur artistique Lasseter, d’autres travailleurs hommes de Pixar se permettaient des réflexions sexistes et des attouchements sexuels sur leurs collègues femmes.
Les accusations envers Lasseter ont entraîné un changement dans la direction des studios. Ainsi, au sein de Disney Lasseter sera remplacé par Jennifer Lee et, chez Pixar, Pete Docter prendra sa place. Ces changements semblent être annonciateurs d’une évolution de toute la mentalité des studios d’animation. Mais Smolcic explique que renvoyer Lasseter ne suffira pas à démanteler son héritage. Ce dernier reste beaucoup trop enraciné dans l’inconscient et l’identité de la société de production.
Le mouvement Me Too n’est pas prêt de s’éteindre. Après The Weinstein Company, c’est au tour de Disney-Pixar d’être pointé du doigt. Qui sera le prochain ?