Après Le Dernier Duel (2021), Ridley Scott s’attaque une nouvelle fois à un pan de l’Histoire de France. Cette fois, il veut raconter l’aventure de Napoléon Bonaparte, de ses débuts comme soldat, jusqu’à son sacre d’Empereur de France. Pour l’occasion, il en engage le grand Joaquin Phoenix pour incarner le célèbre Empereur. Malheureusement, Napoléon est un film brouillon, fouillis, bien trop long, et qui manque cruellement d’angle…
Napoléon : un film brouillon
Décidemment, Ridley Scott, réalisateur britannique emblématique derrière des œuvres immenses comme Alien, le huitième passager, Blade Runner ou encore Gladiator, est en ce moment attiré par l’Histoire de France. Après Le Dernier Duel qui racontait le dernier duel autorisé par le gouvernement français, il s’attaque cette fois à l’épopée Napoléon Bonaparte. Un projet ambitieux, produit par Sony, qui aura une version longue de 4 heures disponible sur Apple TV+. Mais au cinéma, il faudra se contenter de 2h40 de biopic.
Pourquoi on parle de ça ? Parce que c’est assez difficile de juger Napoléon dans sa version « courte ». Le film souffre de cette version qu’on dirait montée sans conviction, sans vision globale de l’œuvre. Une version courte brouillon, fouillis, qui ne sait jamais dans quelle direction se tourner. C’est à la fois un film de guerre, mais aussi une romance, avec un peu de politique, ce qui donne un fourre tout désagréable…
C’est simple, Ridley Scott ne sait pas quel angle employer pour raconter l’histoire de Napoléon Bonaparte. Il ne sait pas s’il doit se concentrer sur sa romance avec Joséphine (Vanessa Kirby), sur des scènes de guerre dantesques, ou sur les stratégies militaires qui ont fait la légende de Napoléon. En ressort alors un film sans vision, sans angle, qui se contente de recopier bêtement et sans créativité la fiche Wikipédia de l’Empereur français.
En ressort alors une œuvre éprouvante, où le montage est dominé par des ellipses honteuses, et proprement hallucinantes, qui font souvent des sauts dans le temps sans vraiment de logique. Le public est alors parfois perdu dans une abondance de dates, presque placées aléatoirement, pour tenter de couvrir l’entièreté de la carrière de Napoléon. Un pari trop risqué, pour un film généreux certes, mais qui aurait dû se contenter de choisir un angle et de s’y tenir. Cela aurait éviter que Ridley Scott ne s’éparpille dans tous les sens…
Reste quelques belles séquences d’action
Heureusement, Ridley Scott a toujours un souci de l’image qui fait sa grandeur. Comme l’immense majorité de ses films, Napoléon est une œuvre esthétiquement très réussie. Le cinéaste propose quelques séquences d’action totalement dingues, à la violence graphique décoiffant. Même si il a été plus violent dans certains de ses autres péplums comme Kingdom of Heaven ou évidemment Gladiator, Napoléon ne manque pas d’une certaine violence graphique qui vient parfois réveiller la torpeur des spectateurs.
Mais Napoléon souffre du même mal que son héros : les ambitions du film sont beaucoup plus grandes que ce que réclame l’assistance. Ridley Scott a les yeux plus gros que le ventre, et signe une tapisserie historique distendue, trop étirée, trop éclatée, trop dispersée et éparpillée pour garder l’attention du spectateur. Et plus largement pour conserver une logique narrative. Et paradoxalement, Napoléon est à la fois trop précipité, mais aussi beaucoup trop lourd…
Quel ennui ce #Napoleon
Trop long, trop anecdotique, trop fouillis, Ridley Scott se contente de recopier la page Wikipedia de l'Empereur français.
Une aventure qui n'a aucun angle, malmenée par des ellipses grossières. Reste quelques séquences d'action solides. @JustFocus_ pic.twitter.com/uV65kXDUTT
— Aubin Bouillé (@7emeCritique) November 15, 2023