Quelques semaines seulement après la sortie française de Fireworks, l’animation japonaise est de nouveau à l’honneur dans les salles obscures avec Mary et la Fleur de la Sorcière. Réalisé par Hiromasa Yonebayashi, à qui l’on doit Arrietty et le petit monde des chapardeurs, ce films d’1h42 est inspiré d’un ouvrage de Mary Stewart, la célèbre autrice jeunesse. Le réalisateur, ancien espoir des studios Ghibli, a conservé de son passage dans ces lieux illustres un goût pour la magie, les grands espaces et les héroïnes de caractère.
Synopsis :
Peu avant la rentrée, en plein milieu de l’été, la jeune Mary Smith emménage chez sa grande tante Charlotte dans un petit village. Elle s’ennuie fermement et passe ses journées à se promener. Un jour, elle croise un chat noir qui l’emmène profondément dans la forêt. Là, elle découvre une fleur bleue magnifique. Elle en cueille une tige et rentre chez elle. Mais, à la nuit tombée, un étrange phénomène se produit. C’est le début d’une grande aventure qui va conduire la petite fille dans un monde où la magie est reine, mais où les apparences sont trompeuses. Entre dangers et mystères, Mary va découvrir la force qui sommeille en elle.
La relève de Ghibli ?
Mary et la fleur de la Sorcière est un film sympathique, qui, tout en se nourrissant de classiques Ghibli (on pense indubitablement à Kiki la petite sorcière [balai, chat noir, etc] mais également au Voyage de Chihiro [transformations, vieille sorcière, etc]), parvient à se créer une identité propre, en particulier du côté graphique. Si Mary, Peter et Madame Mumblechook ont un design très Ghibli version Miyazaki tout comme la forêt ou les effets d’eau, le design général s’en éloigne relativement et on remarque un usage assez intensif de la 3D pour certains effets dont les fumées. Sur le fond, on est dans la droite ligne du décevant Souvenir de Marnie ou d’Arrietty et le monde des petits chapardeurs. Cette proximité s’explique par le fait qu’un grand nombre d’artistes ayant travaillé sur ce film ont œuvré sur les Ghibli parfois pendant plus de vingt ans. Concernant la musique, elle est agréable à entendre mais ce n’est clairement pas du Joe Hisaishi.
Un film plein de sagesse
Des sujets universels comme l’acceptation et la confiance en soi soutendent le propos, tout comme les difficultés d’adaptation. Le film met également en garde contre la folie causée par la poursuite du pouvoir et autres chimères, rappellant que le plus important est ce que l’on possède en soi et qu’il faut le cultiver précieusement.
Mary et la Fleur de la Sorcière réserve quelques petites surprises et de belles scènes d’un réel dynamisme, mais l’ensemble reste assez classique. Mary et la Fleur de la Sorcière tient parfaitement la route, sans pour autant procurer l’émerveillement d’un Château Ambulant, ce qui n’est pas un reproche, juste un constat. S’il passe dans une salle non-loin de chez vous, n’hésitez pas à y aller.