Réalisé par Michael Rianda et Jeff Rowe, Les Mitchell contre les Machines vient de sortir sur Netflix. Initialement prévu pour sortir dans les salles de cinéma, le long-métrage a donc fini sa course sur la plateforme. Produit par Sony, le film utilise la même animation que celle employée sur Spider-Man : New Generation. À la production, ce sont les deux génies Chris Miller et Phil Lord qui ont officié. Focus sur le dernier film d’animation des studios Sony.
Les Mitchell contre les Machines : une animation superbe
Ce qui frappe en premier, c’est la beauté de l’animation. Comme pour Spider-Man : New Generation, Sony a employé les grands moyens dans une approche visuelle qui mélange 3D et 2D. Le rendu est très ancré dans un style comics qui avait fait la force de la précédente adaptation de l’araignée. Rythmée, colorée, intelligente, cette animation fait la grandeur de Sony, qui est parvenu à se créer une identité unique très différente de ses concurrents.
Avec Les Mitchell contre les Machines, le studio réitère cette expérience et propose ainsi encore une fois une œuvre graphiquement renversante. Le tout sert une mise en scène inventive qui mélange les supports (3D, 2D, incrustations live, bande-dessinée, etc…) Et même si elle est moins légitime que dans Spider-Man : New Generation, elle propose quelques séquences d’action remarquables.
Des ressorts émotionnels impactant
Malheureusement, le scénario est trop paresseux pour totalement convaincre. Michael Rianda et Jeff Rowe offrent une intrigue réchauffée, qui aborde le danger de l’intelligence artificielle et du tout connecté. Le duo met ainsi en place la révolution technologique sans réellement d’originalité. Se contentant de mettre en scène la rébellion des robots contre l’humanité. Une vague critique des réseaux sociaux, de l’IA, et de l’exploitation des données personnelles qui ne vole malheureusement pas très haut, préférant ressasser des thématiques éculées. Une sous-intrigue longuette qui ne parvient pas à passionner l’auditoire, qui ressentira quelques longueurs à travers un montage qui aurait gagné à être raccourci.
Finalement, c’est dans ses ressorts émotionnels que le film est le plus fort. Si l’humour et les vannes sont eux aussi assez classiques (même si ils parviennent à créer quelques rires spontanés), Michael Rianda et Jeff Rowe mettent en place des ressorts émotionnels ultra efficaces. Les Mitchell contre les Machines trouve sa grande force dans le traitement du cocon familial, dans l’analyse du relationnel entre les différents membres d’une famille. La structure entre le père et la fille est sensible, et parvient à créer une véritable empathie chez le spectateur. Que ce soit dans sa mise en scène qui n’hésite pas à emprunter à Là-Haut, où à travers des dialogues savoureux, l’émotion fonctionne à chaque instant. Ainsi, Michael Rianda et Jeff Rowe mettent en scène une sensibilité qui donne toute son âme à Les Mitchell contre les Machines.