Le Pacte des Loups : un beau moment de cinéma
Le Pacte des loups a été restauré en 4k et avec un director’s cut pour un vrai moment de plaisir et divertissement en salle.
Synopsis :
En 1766, une bête mystérieuse sévit dans les montagnes du Gévaudan et fait de nombreuses victimes, sans que quiconque puisse l’identifier ou la tuer. Les gens ont peur. C’est un monstre surgi de l’enfer ou une punition de Dieu. L’affaire prend rapidement une dimension nationale et porte atteinte à l’autorité du Roi. Le chevalier Grégoire De Fronsac, naturaliste de surcroît, est alors envoyé dans la région du Gévaudan pour dresser le portrait de la bête. Bel esprit, frivole et rationnel, il est accompagné de l’étrange et taciturne Mani, un indien de la tribu des Mohawks. Ces derniers s’installent chez le Marquis Thomas d’Apcher. Au cours d’une soirée donnée en son honneur, Fronsac fait la connaissance de Marianne De Morangias ainsi que de son frère Jean-François, héritiers de la plus influente famille du pays. Fronsac se heurte bientôt à l’animosité des personnages influents de la région.
Analyse :
Le film Le Pacte des Loups est sorti en France le 31 Janvier 2001. Il a eu un immense succès en salles avec plus de 5 millions d’entrées. Il a été bien accueilli par le public jeune, fan de cinéma de genre, de cinéma asiatique, de mangas et d’animes. À cette époque il n’y avait pas d’équivalent dans le cinéma français. Christophe Gans avait déjà réalisé Crying Freeman qui a été un succès inattendu.
Christophe Gans est un réalisateur passionné et engagé dans un amour pour le cinéma de genre, le cinéma asiatique, de la japanimation. Les films de Christophe Gans sont des déclarations d’amour et de respect qu’il offre à un public oublié et négligé. En 2001 Le Pacte des Loups a été un vent de fraîcheur pour ce public ainsi que pour moi-même.
Nous avons eu l’opportunité de rencontrer Christophe Gans à l’occasion de la sortie en version 4k de Le Pacte des Loups.
Pourquoi avoir choisi de faire une version restaurée et un director’s cut ?
« Il a été le 1er film tourné en numérique en France et nous avons essuyé les premiers plâtres de cette technologie. L’étalonnage de 3000 plans à l’époque était un travail monstre. Nous sommes passés directement d’une copie SD vers la 4K. À partir de la bobine de l’époque. »
La crainte de ce type de restauration est le risque de dénaturer l’émotion première de la découverte des films pour un spectateur ?
« Pour moi c’est un point de vue philosophique de respecter la nature de l’œuvre dans l’intention de la restauration et du director’s cut. Il y a des films dont le director’s cut améliore le film. Le film n’a pas été modifié c’est l’équipe initiale qui a monté cette version. Le film à sa sortie était de 2h10 et ensuite il a était réduit à 1h30 »
Cette version est un très beau cinéma, le spectateur est immergé dans le film. On voit la beauté des décors, les détails des costumes et le plus important : la Bête. Les apparitions de la Bête vont vous faire bondir sur votre siège. La Bête est imposante et effrayante lorsqu’elle apparaît à l’écran. Christophe Gans nous assuré que :
« On voit des intentions dans le film que l’on ne voyait pas avant. par exemple Monica Bellucci porte des lentilles de couleurs différentes que l’on ne voyait pas. Elle avait soit des yeux argents, bleus, noirs, etc. Car c’était un personnage à facette d’espionne. »
La question de la spiritualité africaine est abordée par le personnage de Vincent Cassel. Christophe Gans a évoqué l’une des théories entourant la nature initiale de la Bête :
« Le personnage de Vincent Cassel revenant d’Afrique a été traumatisé. D’ailleurs le Cabinet de Vincent Cassel est un décor délirant de Serial Killer. La Bête est un bébé lion maltraité pour devenir ce monstre. »
D’ailleurs Christophe Gans évoque une théorie sur les lions de l’Atlas à cette époque qui auraient été importés par des voyageurs donc cela explique le choix du Lion.
La nouvelle version est un véritable moment de plaisir cinématographique pour toutes les générations de spectateurs. Christophe Gans est un réalisateur passionné de cinéma de genre et d’action que l’on retrouve dans le Pacte des Loups.
Distribution :
Réalisation : Christophe Gans
Scénario : Stéphane Cabel, adapté par Stéphane Cabel et Christophe Gans
Musique : Joseph LoDuca
Direction artistique : François Decaux et Thierry François
Décors : Guy-Claude François
Costumes : Dominique Borg
Photographie : Dan Laustsen
Son : Jean-Paul Mugel, Cyril Holtz, Philippe Amouroux, Florent Lavallée
Montage : Xavier Loutreuil, Sébastien Prangère et David Wu
Production : Richard Grandpierre et Samuel Hadida
Samuel Le Bihan : Chevalier Grégoire de Fronsac14
Vincent Cassel : Jean-François de Morangias
Émilie Dequenne : Marianne de Morangias
Monica Bellucci : Sylvia
Jérémie Renier : le marquis Thomas d’Apcher
Mark Dacascos : Mani
Jean Yanne : le comte de Morangias
Jean-François Stévenin : le père Henri Sardis
Jacques Perrin : le marquis Thomas d’Apcher, âgé (également narrateur)
Édith Scob : la comtesse Geneviève de Morangias
Johan Leysen : Antoine de Beauterne
Bernard Farcy : l’intendant Pierre-Jean Laffont
Hans Meyer : le marquis d’Apcher