Le Dernier voyage : quand la science-fiction s’incruste dans le cinéma français

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Après un court-métrage sur la même histoire, Romain Quirot signe son premier long-métrage avec Le Dernier voyage. Notamment porté par Hugo Becker, Paul Hamy et Jean Reno, le film raconte comment une mystérieuse lune rouge se dirige dangereusement vers la Terre. Le seul à être capable d’arrêter ce cataclysme sans précédent c’est l’astronaute Paul W.R. Mais ce dernier décide de s’enfuir, et de laisser l’humanité seule face à son destin. Film de science-fiction français, Le Dernier voyage est une proposition sans précédent.

Le Dernier voyage : une proposition unique dans le paysage du cinéma français

Les films de science-fiction français sont extrêmement rares dans le paysage cinématographique. Romain Quirot offre ainsi une proposition inédite, et une œuvre singulière dans le cinéma français. Film à petit budget, porté par une tête inconnue du grand public, c’est une proposition ambitieuse, qui ravira les fans de science-fiction et de cinéma personnel.

Le Dernier voyage offre un récit inspiré qui opte pour un avenir dystopique comme le cinéma américain aime le dépeindre. Quelque part entre Blade Runner et Mad Max, le long-métrage de Romain Quirot propose des visions dantesques d’un futur possible. Celui où les ressources naturelles ont été épuisées, où la technologie domine sans pour autant apporter un confort quelconque à la population. Une approche western post-apocalyptique qui rappelle évidemment la licence emblématique de George Miller. Une science-fiction crasseuse qui reprend les grandes thématiques instaurées par Ridley Scott dans son immense classique du genre. Le Dernier voyage rappelle également beaucoup le cinéma de Neill Blomkamp et ses odyssées dystopiques omniprésentes dans sa carrière (District 9, Elysium et Chappie). Notamment dans le design des agents du gouvernement.

Le Dernier voyage : quand la science-fiction s'incruste dans le cinéma français

Évidemment, ça n’atteint pas la maîtrise des maîtres outre-Atlantique. Ça n’a pas vocation à les égaler d’ailleurs. Romain Quirot opte pour une approche volontairement très simple du sujet. Le scénario de Le Dernier voyage est finalement assez convenu, et reprend les grands poncifs du genre sans forcément les innover. Ainsi, Romain Quirot ne propose pas d’énormes surprises mais maîtrise son sujet. Et c’est déjà pas mal au sein d’un cinéma français qui galère à se renouveler.

Quelques petites maladresses mais beaucoup de personnalité

Ça se sent que Le Dernier voyage est le premier long-métrage de Romain Quirot. Le cinéaste est touché encore par quelques maladresses, notamment dans la gestion de son rythme. Même si le film ne dure qu’1h30, quelques longueurs viennent s’immiscer dans l’intrigue. De même, la mise en scène du jeune réalisateur demeure très académique, voir scolaire. Ses dialogues n’offrent pas non plus de grands bouleversements. Le Dernier voyage manque parfois d’ambition, et un sujet comme ça méritait peut-être un développement plus approfondi. Comme si Romain Quirot était encore un peu timide. Le manque de budget rappelle aussi une certaine ressemblance avec une production Netflix, qui ne peaufine pas toujours l’approfondissement de ses concepts et ses effets spéciaux.

Le Dernier voyage : quand la science-fiction s'incruste dans le cinéma français

Mais ce côté parfois amateur donne également toute sa saveur à Le Dernier voyage. On ne peut que souligner la spontanéité de son auteur, qui avait la conviction et le désir de proposer aux spectateurs un film inédit dans le cinéma français. Une proposition de science-fiction radicale, qui s’apparente comme un ovni dans notre septième art si calibré. De part ses enjeux, son esthétique et son univers, Le Dernier voyage sort forcément du lot, et propose autre chose à voir.