JE NE SUIS PAS UN SALAUD, un film violent et percutant!

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Quatrième long-métrage d’Emmanuel Finkiel, Je ne suis pas un salaud, se présente comme une sorte de tragédie sociale moderne. La noirceur du film lui a certainement été inspirée de par son travail avec Jacques Audiard lorsqu’il était son assistant-réalisateur.

Synopsis: Eddie est un type ordinaire, sans emploi, séparé de sa femme et s’occupant de son fils lorsqu’il peut le voir. Un soir, il est violemment agressé dans la rue par un groupe de personnes. Aperçu quelques jours auparavant, Ahmed est le coupable idéal parce qu’il s’appelle « Ahmed »! Eddie l’a désigné car il n’a pas vu ses agresseurs étant donné qu’il faisait sombre. La procédure judiciaire est enclenchée. De son côté, Eddie tente de se rétablir auprès de sa famille dont l’évènement les a rapproché.

C’est alors qu’il prend conscience petit à petit des conséquences de ses fausses allégations. Son retour à une certaine lucidité l’incite à rétablir la vérité quoi que cela lui en coûte. Ce film rappelle sensiblement l’Etranger de Camus, dans lequel l’étranger devient le catalyseur des problèmes de la société. Eddie trouve une manière de répondre à ses frustrations dans une société dans laquelle il se sent lésé. Il tente de répondre maladroitement à ses interrogations relatives à ses problèmes existentiels. Comment parvenir à s’intégrer dans la société?

Ce duo ambivalent entre Nicolas Duvauchelle, la victime accusatrice et Dris Ramdi, l’accusé victime crée une atmosphère anxiogène. Le procès porte à la fois sur la personnalité du personnage d’Eddie et la société. La compétitivité apparaît dévastatrice dans la mesure où elle engendrerait une certaine violence. La culpabilité d’Eddie fait ressortir un sentiment d’absurdité quant à son comportement initial. On y décèle une haine de l’autre qui commence par la haine de lui-même.

Prix de la meilleure mise en scène lors du dernier Festival du film francophone d’Angoulême, Je ne suis pas un salaud décrit une réalité sociale sans filtre. A travers le titre, le réalisateur reprend la définition de Sartre désignant « celui qui joue quelqu’un qu’il n’est pas ». A défaut d’être un salaud, Eddie apparaît comme un anti-héros tourmenté par le remord et rongé par sa propre image. Un film sombre empreint d’un drame social humain. A l’affiche à compter du 24 février prochain!