Guimoon : The Lightless Door, ces films coréens que vous avez loupé

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En 1990, un gérant assassine toutes les personnes présentes dans un centre de formation. Do-jin, directeur de l’institut de recherche psychique entre dans ce centre, 30 ans plus tard pour découvrir le secret de la mort de sa mère. Il y trouve trois étudiants qui s’y étaient rendus pour tourner une vidéo. La situation se complique quand les portes se ferment… et disparaissent.

Réalisé par Shim Duck-geun
Date de sortie 25 août 2021
Durée 85 minutes
Pays Corée du Sud
Distribution Kim Kang-woo, Kim So-hye, Lee Jung Hyung

Nos impressions

Oui, de quoi avoir peur. Ou s’agit-il plutôt d’une sensation de vertige ? Le symbolisme de la porte se confirme : on passe d’un endroit connu à un endroit inconnu. Cet élément, dans le contexte d’un vrai bâtiment abandonné, place tout de suite les acteurs, les personnages et les spectateurs dans une situation d’intrigue et d’instabilité. Si James Cameron a trempé Leonardo DiCaprio et Kate Winslet dans des eaux à la même température que la mer qui a avalé le Titanic c’était, à ses dires, avec une intention de réalisme. Ces eaux glaciales pétrifient les acteurs mais aussi les spectateurs. Nous avons froid. Alors, sans conteste, il est évident que placer des acteurs dans un semblant de vrai environnement, nous fait prendre nos marques à notre insu. Le sentiment, la sensation ressentie par les personnages fait écho en nous et nous situe à l’intérieur du film. L’interaction vériste n’est que renforcée.

Il est sûr que cette notion d’incertitude répercute sur la consistance de l’intrigue. Lui attribue un relief qui se veut angoissant mais qui lutte pour ne pas devenir ennuyeux. Les époques se confondent. Les personnages, plus que les fantômes en question, arrivent à vous transmettre une inquiétude qui s’installe tout doucement en crescendo. Kim Kang-woo et son charisme, se promènent comme un Mario improvisé, à la recherche d’une porte qui leur permettra de monter de niveau.

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Ce vertige dont nous avons parlé en début de cet article, n’est pas dû seulement à ce jeu des portes dansantes mais aussi à l’emploi des « found footage », ce genre de flash-back sous forme d’enregistrements volontairement dégradés. Loin du film « Le Projet Blair Witch », ces fausses vidéos apparaissent quelque peu légères, dans une intention qui n’arrive pas toujours au but escompté : faire peur ou nous submerger dans un mal-être qui pourrait très bien nous donner envie de vomir.

Mais, le scénario se tient. L’histoire est intéressante malgré avoir compris assez vite, que nous nous trouvons dans le calque typique des films d’horreur comme le cité « Le Projet Blair Witch », ou encore « Gonjiam: Haunted Asylum » (ce dernier n’ayant pas réussi à nous montrer ce que le cinéma d’horreur sud-coréen a vraiment dans les tripes). L’ajout des étudiants confirme nos craintes de déjà vu mais, la compréhension de l’intemporalité fait pencher la balance vers « c’est un bon film ». Cela nous certifie cette envie vitale du cinéma sud-coréen de trouver cette chose, ce détail qui rendra le film unique, voire innovateur.

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Malheureusement, une fois tous ces détails dépassés, une fois que nous sommes conscients de l’intrigue, des personnages, de ce que ce bâtiment peut nous jouer comme tours et qu’on s’apprête à une suite avec rebondissements, le scénario, le film s’effrite et nous fait penser à ce café oublié dans la cuisine. On voudrait le finir mais ayant perdu de sa chaleur et de son arôme, on hésite à l’avaler.

Mais… mais… mais… Kim Kang-woo portant le film sur ses épaules, on a envie de l’accompagner et de découvrir la suite avec lui. Ce qui est vraiment dommage, est d’avoir classé « Guimoon : The Lightless Door » comme film d’horreur. Il est vrai que certains films ont du mal à se situer dans un genre précis. En nous affichant l’étiquette « horreur » on s’attend inévitablement à avoir peur (quand un film s’appelle « Elvis », on s’attend à ce que le film parle d’Elvis, et pas du manager d’Elvis…). Le titre d’un film ou le genre annoncé va provoquer une déception du moment où le scénario ne rentre pas dans le cadre de ce qu’on nous avait annoncé.

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Vraiment dommage parce que du coup, le film perd de sa qualité à nos yeux. L’intrigue, le suspense, l’endroit où le film a été tourné, les portes, l’intemporalité, le montage, une bande sonore qui épouse parfaitement les situations, le tout avec quelques jump scares (trad : sauts de peur), tous ces éléments auraient pu le situer à la hauteur du « Sixième sens » du réalisateur M. Night Shyamalan si à la base, le film avait été qualifié de thriller fantastique, plutôt que d’horreur. Malgré tous les déjà-vu, c’est un film qui se laisse plus que voir et que les amateurs du genre (et de Kim Kang-woo, il faut tout dire) apprécieront. Une bonne soirée en perspective.