Les Évadés de la planète des singes – « J’ai horreur des bananes »
Cornelius et Zira sont parvenus à échapper à la pulvérisation de la Terre en utilisant un engin spatial. Ils débarquent sur la planète dans les années septante.
La situation est inversée (ce qui augure une myriade de cocasseries), en effet, ce sont les deux chimpanzés qui sont encagés et étudiés. Les dialogues sont somptueux, ils comprennent des remarques fort perspicaces sur l’homme tels « Un homme tuerait son frère , mais jamais son chien » et son déclin. Il est amusant de voir Zira féministe et se confronter aux us et coutumes de l’époque, comme se soûler au « jus de raisin amélioré ». Néanmoins, le métrage débute par une incohérence : comment les singes ont-ils été mis au courant de la destruction imminente de l’astre et d’où sort ce vaisseau ? À noter que le primate avec lequel nous n’avons pas le temps de faire connaissance a été tué à sa demande car il était excédé par les trois heures de grimage.
La Conquête de la planète des singes – « Depuis quand encourage-t-on l’intelligence chez les esclaves ? »
Salauds d’humains
Une sédition est menée par César, le fils de Cornelius et Zira.
Son positionnement de quatrième volet dans la série lui donne une place ingrate et méconnue, pourtant c’est un authentique chef-d’œuvre. L’ambiance dystopique est fort réussie notamment grâce à sa police omniprésente et qui s’apparente à la Gestapo. Ici, l’allégorie de l’esclavage est extrêmement patente ; de plus, on voit une myriade d’afro-américains pour la première fois dans la saga, par contre, aucun ne lèvera jamais la main sur un singe et même ce sera le bras droit noir du gouverneur qui aidera César à fomenter son insurrection comme unis contre l’homme blanc. La fin est quasiment aussi impressionnante que celle du premier car on visionne les prémisses d’un basculement du pouvoir. Bref, un film qui s’inspire allègrement des émeutes raciales des années septante et qui aurait parfaitement conclu la franchise.
La Bataille de la planète des singes – « Un roi peut interdire à ses sujets de mettre une couronne et en porter une »
Si on était certain de trouver le bonheur éternel après la mort, on se suiciderait tous pour pouvoir le savourer
César se confronte à quelques gorilles contestataires et, en même temps, réapparaissent des humains belliqueux.
J’apprécie cette idée de guerre sempiternelle et quelle que soit l’espèce dominante, peu importe car les singes deviennent semblables aux hommes. L’une des dernières scènes et la réplique « Un meurtre doit-il être vengé par un autre meurtre ? » interrogent sagacement la peine de mort. La fin est merveilleusement ambivalente. Néanmoins, cette conclusion demeure surérogatoire. Bref, un métrage qui évoque la violence qu’elle soit humaine ou simienne. Bilan de la franchise : chaque épisode parvient à redonner de l’intérêt notamment grâce à des twists excellemment pensés.