Une femme sous influence (1974) – « Parler, se lever, se coucher, dormir, c’est ça, la folie, non ? »
Une mère de famille légèrement singulière croule sous le poids des responsabilités et des convenances.
Il serait excessivement schématique de résumer l’œuvre à une simple analyse de la folie. Le personnage féminin s’avère antinomique de ce qu’on attend habituellement d’une maman, des caractéristiques généralement assignées à celles-ci, mais elle s’émancipe du regard et du jugement d’autrui face au masculin plus que feutré. Le métrage évoque sagacement la mise en scène inhérente à notre existence, par exemple la scène où Mabel tente théâtralement de s’intéresser aux collègues de son mari de manière ampoulée et à distiller un malaise inconfortable. Gena Rowlands livre une prestation extraordinaire et sinoque. Bref, un film qui dissèque la comédie humaine.
Night on Earth (1991) – « J’ai un taxi, ils sont armés et c’est moi qui suis dangereux. Je devrais les écraser »
Cinq chauffeurs de taxi dans des villes différentes prennent des clients :
Los Angeles : une automédone se voit proposer un boulot d’actrice, mais elle se rêve mécanicienne.
New York : un chauffeur de taxi est remplacé par un client à cause de sa conduite désastreuse.
Paris : un conducteur de taxi prend des gens qui se moquent de lui et une aveugle.
Rome : un automédon embarque un ecclésiaste, il en profitera pour se confesser.
Helsinki : un chauffeur de taxi charge des gens légèrement éméchés, il narrera un drame qu’il a vécu.
Le métrage montre les confessions de réprouvés lors de cinq abouchements . Ce film n’essaie pas de faire passer un message cryptique, mais simplement de partager des tranches de vie sur ceux qui les convoient et ceux qui sont transportés par des taxis. Les saynètes ne suivent pas de véritable intrigue, ce qui compte c’est les dialogues purement splendides.
1) Une gaupe se voit faire l’offre de rejoindre le microcosme du cinéma, mais elle refusera pour accomplir son rêve modeste. La disparité de niveau de vie est manifeste.
2) D’origine ivoirienne, un chauffeur subit le racisme de deux diplomates pourtant issus du même continent avant d’être rasséréné par une femme souffrant de cécité.
3) L’interprète transalpin est un adepte de la verbomanie et il le prouve lors d’un aveu pour le moins scabreux.
4) Le récit relaté par le conducteur est fort touchant.
Désolé pour les redondances, mais il n’y a pas des dizaines de synonymes à « chauffeur de taxi ».
La Porte des secrets – « C’est psychologique, comme beaucoup de choses »
Une infirmière trouve un boulot à temps plein pour s’occuper d’un grabataire. Mais il semble craindre sa femme.
Le scénario est foncièrement original en abordant la sorcellerie, surtout une forme particulière de vaudou. Les acteurs sont prodigieux que ce soit Gena Rowlands en vieille sorcière ou John Hurt en infirme désespéré, voire angoissé, sans oublier Kate Hudson en garde-malade charmante. Il faut être divinateur pour déceler le twist final fort étonnant. Les décors sont merveilleux avec son bayou pittoresque.