Focus sur Donald Sutherland (3)

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Hunger Games : La Révolte, partie 1 (2014) – « Si je meurs n’oubliez pas de filmer »

– Vous avez d’autres conditions ?
– Ma sœur pourra garder son chat

Katniss doit devenir le geai moqueur, symbole de l’insurrection contre le Capitole.

Le métrage adapte ce qui est certainement la partie la moins captivante du troisième roman de Suzanne Collins, mais il est indispensable (même si évoqué excessivement longuement) car il prépare le terrain pour une bataille finale qu’on espère monumentale. De plus, il est très mollasson ; en effet, peu ou prou d’action vient dynamiser le récit. La protagoniste s’était évertuée à produire une image de femme forte alors qu’elle passe cet opus à sangloter. Le scénario est tellement monotone qu’on en vient à se demander s’il y a une vie possible en dehors de l’arène. Le personnage de Gale amène beaucoup de niaiseries adolescentes inhérentes à ce genre de productions. Néanmoins, l’œuvre explore de manière attrayante le fonctionnement de la propagande et de la manipulation de masse. Bref, un film pas en deux parties, mais en un bloc plus long aurait amplement suffi, mais il fallait faire cracher de l’oseille une seconde fois et il comporte une distribution dorée dont la fabuleuse Julianne Moore et le regretté Philip Seymour Hoffman.
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L’Invasion des profanateurs (1978) – « Ce n’est plus la même personne »

Le psychologue déterminerait si Geoffrey a une maîtresse, s’il est devenu pédé, s’il a attrapé une maladie ou s’il est devenu républicain

Elizabeth voit son mari adopter une modification sibylline dans son comportement.

Le métrage possède une somptueuse atmosphère paranoïaque. Le film comporte quelques scènes gores avec les cosses et une tension palpable et angoissante. De plus, il est un véritable pamphlet envers le conformisme. Il faut admettre que le protagoniste est fondamentalement antipathique, notamment par sa profession, sublimé par un Donald Sutherland grotesquement moustachu.(SPOILER ALERT 🙂 La fin où l’on voit le héros pousser un cri chthonien est foncièrement pessimiste.
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Les Douze Salopards (1967) – « Ces soldats sont convaincus que l’ennemi, c’est notre armée et non les Allemands »

Il faudra manger avec le négro ?

Douze prisonniers lourdement condamnés pourraient être amnistiés par la réalisation d’une mission hautement périlleuse dans un château en France visant à éliminer des généraux nazis.

Le métrage est foncièrement antimilitariste (voir la scène liminaire de pendaison); en effet, il interroge sur le droit de tuer, la notion d’héroïsme et le manichéisme du spectateur. Après une première partie qui est un pamphlet contre l’institution militaire à l’instar de Full Metal Jacket, le cinéaste se déleste des contraintes thématiques pour nous offrir de la pure extase en guise d’action. Il filme souvent en gros plan pour provoquer du magnétisme envers ces figures franchement patibulaires.(SPOILER ALERT : ) On s’attache énormément aux personnages ; l’hécatombe finale en sera d’autant plus dramatique. Et les salopards remplissent leur objectif, ce qui en dit long sur la vision cynique de Robert Aldrich (que n’importe qui, même des êtres de cet acabit, peut remporter une guerre). Bref, une œuvre qui outrepasse largement le statut de film de guerre.