Beetlejuice (1988) – « J’ai vu l’Exorciste cent soixante-sept fois et plus je le vois, plus je me marre »
En voulant éviter un chien, un couple atterrit dans une rivière et, subséquemment, il meurt noyé. Des gens emménagent chez eux, mais, désirant les mettre dehors, il fera appel à un bio-exorciste démoniaque : Beetlejuice.
C’est certainement l’œuvre la plus baroque et déjantée provenant d’un esprit qui l’est tout autant et sa première à être si personnelle. En effet, il n’est nullement étonnant que le scénario ait plu au metteur en scène car il évoque le monde des morts et des marginaux qui côtoient des personnages frivoles. Les dialogues sont savoureux tant l’humour noir et les crasses cocasses affluent vélocement. La myriade de décès vue dans la salle d’attente de la bureaucratie mortuaire est très amusante et elle révèle l’appétence pour l’humour noir du réalisateur. Oscillant sans cesse entre le potache et les grivoiseries, le film trouve toujours la tonalité idoine. Les effets spéciaux en stop motion ajoutent un charme indéniable, un charme qui ne sera jamais éclipsé par le numérique et autres CGI, n’ayant pas pour but l’authenticité, mais de retranscrire l’imaginaire de Tim Burton. C’est une vraie performance de la part de Michael Keaton de laisser un souvenir si indélébile avec un temps d’écran aussi restreint en étant libidineux et hilarant. Bref, un métrage foutraque et loufoque qu’on ne se lassera jamais de visionner.
Beetlejuice Beetlejuice – « La mort, c’est dur. La vie, encore plus, je trouve »
La cérémonie fut traditionnelle. Nous bûmes le sang l’un de l’autre. Des dents, nous arrachâmes la tête de deux poulets, puis nous immolâmes une chèvre
Lydia continue à être hantée par la réminiscence de Beetlejuice, tandis que sa fille ouvre un portail vers une mort assurée.
Tim Burton ne retrouve jamais l’esprit génial du premier, qu’il met en scène tel un pilote néophyte, il ne sait vers quoi se diriger. Le réalisateur a toujours eu une prédilection pour narrer une histoire qui concerne les monstres, au détriment de celle des humains. L’antagoniste est un paradigme de superfluité, on se questionne réellement sur l’intérêt d’avoir ameuté Monica Bellucci là-dedans, si ce n’est par népotisme sentimental. Quant au personnage incarné par Jenna Ortega, pur argument mercantile, il est scénaristiquement cantonné à une bluette. Il tente vainement d’itérer la performance azimutée et entêtante de Banana song, mais elle échoue à reproduire ces deux aspects. De plus, les perversions du protagoniste ont été occultées par la bien-pensance. Qui a dit que c’était le retour d’un puritanisme insidieux ? Néanmoins, le métrage satisfera les nostalgiques du démon hirsute, de la demeure inchangée et même des effets spéciaux quelque peu miteux en stop motion, et le twist est réjouissant. Bref, une œuvre sibylline, foutraque, mais sans queue ni tête.