Après une pause de plusieurs années, Justin Lin, le réalisateur fétiche de la franchise Fast and Furious est de retour aux manettes. Après avoir mis en scène les épisodes 3, 4, 5 et 6, le cinéaste taïwanais est de retour derrière la caméra de Fast and Furious 9, le dixième opus de la licence. Toujours porté, notamment par Vin Diesel, Michelle Rodriguez et Tyrese Gibson, ce nouveau volet est disponible dans les salles dès le 14 juillet 2021.
Fast and Furious 9 : toujours plus
Après une pause de plusieurs années, Justin Lin est de retour aux commandes de cette licence toujours plus lucrative d’épisode en épisode. Dans cette nouvelle histoire, le réalisateur décide de ramener tout le monde, en tout cas la majorité des personnages de la licence. Outre le casting central habituel, le long-métrage ramène également sur le devant de la scène des personnages comme Han (Sung Kang), Cipher (Charlize Theron) qui aura d’ailleurs prochainement un film à son effigie, Mr Nobody (Kurt Russell) ou encore Queenie Shaw (Helen Mirren) qui prend enfin le volant. Justin Lin n’oublie pas non plus Jason Statham, présent dans le film le temps d’une scène post-générique alléchante. Seul véritable absent : Dwayne Johnson, écarté de la production à cause du caprice de Vin Diesel. Enfin, la saga accueille un petit nouveau : John Cena dans la peau du frère de Dominique Toretto.
Le décor est planté, et Justin Lin en a encore sous le capot. Le cinéaste offre un Fast and Furious inégal, assez classique, qui s’inscrit totalement dans la continuité des derniers opus. Le but est de poussé l’exagération et le WTF à son paroxysme. La logique, et tout côté terre à terre, ont totalement abandonné la franchise. Et Fast and Furious 9 ne renoue pas avec les premiers pas de la franchise, bien au contraire. Le metteur en scène pousse le moteur encore plus loin, quitte à parfois entrer dans le ridicule, et emmener ses personnages dans l’espace. Et oui, ça y est, les conducteurs de FF ont rejoint les étoiles.
Un galimatias scénaristique
Malheureusement, Fast and Furious 9 manque parfois de clarté, en tout cas de renouvellement. Justin Lin est souvent dénué d’idées nouvelles. Il s’inspire ainsi du récent 6 Underground dans l’utilisation des aimants géants, sans pour autant adapter le concept. De même, le film propose une double lecture assez usée pour présenter la jeunesse de Dom et Jakob. Via des flash-back paresseux, Justin Lin apporte davantage de back-ground à son personnage. Mais ce qui est dur pour Vin Diesel et John Cena, c’est que les jeunes qui jouent leur rôle dans le passé, se débrouillent mieux que ces méga stars hollywoodiennes.
On regrette également que Universal n’ait pas dissimulé le retour de Han. Au lieu de la dévoiler dans la bande-annonce, son apparition aurait pu être un twist intéressant. Mais cette apparition fantomatique perd totalement de sa superbe et de son intérêt. Surtout que la justification de cette fausse mort ne tient pas réellement la route. Et c’est le problème principal de Fast and Furious 9. C’est que Justin Lin s’enferme dans une histoire alambiquée, inutilement compliquée et sérieuse, qui tente de raccrocher l’intégralité des wagons de la licence. Tous les personnages reviennent, dans un micmac scénaristique qui frise parfois l’incompréhension. Et l’arbre généalogique de FF est d’une complexité à donner mal à la tête.
Pour la famille !
Enfin, c’est regrettable que Fast and Furious 9 soit alourdi par une intrigue et un ton inutilement sérieux. Encore une fois, à ce stade, la licence devrait jouer la carte de l’auto-dérision pour continuer d’exister et surtout de séduire. Mais elle s’entête dans une approche inutilement sérieuse et par conséquent fastidieuse. Et c’est quand le film tombe dans l’absurde qu’il fonctionne le mieux. Quant au traitement du personnage incarné par Paul Walker, celui-ci demeure inattendu. La franchise préfère laisser son personnage bien en vie. Ce dernier est cité à quelques occasions, et sert de nounou pour les enfants de « la famille FF ». Quant à voir son retour en images de synthèse, on n’en est vraiment pas loin…
Mais dans tous les cas, même si ce Fast and Furious 9 est une fois de plus indigeste, et parfois visuellement illisible, il demeure encore attachant. Même si le film n’a rien dans le ciboulot, et s’inscrit davantage dans une mouvance qualitativement en deçà de nos attentes, les personnages demeurent toujours aussi attachants. Difficile d’en vouloir à Dom et sa famille. Aller, même si c’était pas super, on sera très certainement de retour au volant d’une belle voiture, au côté de Vin Diesel, pour les deux prochains épisodes, qui sont censés conclure la licence.