Falling : Viggo Mortensen passe derrière la caméra

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Avec Falling, le comédien Viggo Mortensen passe pour la première fois derrière la caméra et signe sa première réalisation. Alors qu’il joue également dedans, le reste de la distribution se compose notamment de Lance Henriksen et Laura Linney. Pour sa première réalisation, l’interprète d’Aragorne se lance dans une histoire de famille, partiellement inspirée de son enfance personnelle avec son père.

Falling : un premier coup d’essai réussi

Avec Falling, Viggo Mortensen veut porter un regard sur la relation tumultueuse entre un père et son fils homosexuel. À travers cette première réalisation relativement réussie, le comédien apprenti metteur en scène se lance dans un film personnel, aux ressorts émotionnels vifs et impactant. Bien que Falling ne soit pas entièrement autobiographique, il y a une part qui vient des propres expériences de Viggo Mortensen. Il a eu l’idée de ce métrage après le décès de sa mère. En pleine période de deuil, d’innombrables souvenirs de son enfance l’ont assailli, ce qui l’a amené à écrire sur son père.

Falling : Viggo Mortensen passe derrière la caméra

Ses parents se sont séparés quand il avait 11 ans, ce qui lui a laissé un douloureux souvenir. L’ombre de son père a continué de planer sur son enfance. Une sensation parfaitement exprimée dans Falling, qui met en scène l’évolution de son héros à travers le temps et les âges, toujours en relation avec la présence toxique de son père.

Par ce biais, Falling est une œuvre spontanée, sensible et honnête. Même si Viggo Mortensen tombe dans quelques clichés faciles (le héros homosexuel, le père raciste et homophobe), il n’empêche qu’il parvient constamment à imposer un ton juste, qui évite de tomber dans un pathos dégoulinant. Falling est le récit d’un drame familial passionnant, qui est intrinsèquement lié à l’évolution d’un homme au cours de sa vie. Viggo Mortensen évite la surenchère qui aurait fait glisser son film dans le drame pathétique.

De nombreuses thématiques sont abordées

L’intérêt premier de Falling, c’est son regard sur l’Amérique moderne. Viggo Mortensen aborde de nombreux sujets dans son film. Outre l’oppression d’un père sur son fils, Falling traite également de deux Amériques bien distinctes, séparées par le temps et les mœurs. Il oppose la génération de son père à l’ère contemporaine. Il oppose le racisme à la tolérance, l’homophobie à la liberté sexuelle, Trump à Obama, d’une manière suffisamment subtile pour que Falling ne tombe pas dans les revendications politiques. Le cinéaste confronte l’Amérique profonde à l’ouverture d’esprit, il oppose les époques, les idéaux, et les courant de pensée de deux générations que tout sépare.

Falling : Viggo Mortensen passe derrière la caméra

Viggo Mortensen parle également de la fin de vie et de la maladie d’Alzheimer. Il offre un regard intéressant sur la mort de son père et sa démence intellectuelle. Par ce biais, il aborde un problème que doivent affronter de nombreux enfants, et la difficultés de s’occuper d’un homme âgé qui perd la mémoire. On peut également y voir un parallèle avec le contexte politique. La mise en exergue d’une vielle génération qui perd la boule face à une plus jeune qui a l’esprit plus clair, que ce soit d’un point de vu politique, social et humain.

Viggo Mortensen peut ainsi compter sur la force impressionnante de Lance Henriksen (l’inoubliable Ash dans Alien), qui est sorti de sa retraite pour tourner dans Falling. Le comédien offre une prestation hallucinante de vérité. Bref, Falling est une réussite pour cette première réalisation de Viggo Mortensen. L’acteur passe derrière la caméra avec un certain talent, et signe un film sensible et personnel, qui traite subtilement de la fin de vie, avec ses souvenirs et ses regrets.