Edouard Baer ravit Cannes en maître de cérémonie du Festival

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Edouard Baer. Un acteur et réalisateur certes, mais surtout une voix et un langage à part entière. Aujourd’hui ce n’est pas un article pour évoquer l’un de ses films mais bien pour rendre à Otis ce qui appartient à Otis (personnage incarné par Edouard Baer dans Asterix et Obelix : Mission Cléopâtre). Edouard Baer c’est l’amour du bon mot et il le prouve à la cérémonie d’ouverture du Festival de Cannes 2018.

Edouard Baer 71ème Festival de Cannes

Ce mardi 8 mai, c’était la cérémonie d’ouverture du Festival de Cannes. Qui dit cérémonie dit « maître de cérémonie ». Cette année c’est Edouard Baer qui fut désigné comme officiant de la soirée. Ce n’est pas la première fois que l’artiste se voit décerner l’honneur d’inaugurer la croisette de son discours. C’était déjà le cas en 2008 et 2009. Loin des discours classiques, Edouard Baer a repris la verve élégante qui caractérise sa matinale Plus près de toi sur Radio Nova.

Prenant la suite d’un extrait de Pierrot le Fou de Jean-Luc Godart (1965), il débute son discours en interpellant Anna Karina et déclame sur la beauté de ce qui fait un film. Dans la peau d’un réalisateur, il parle de la première idée, de la construction de l’histoire, des émotions qui servent de moteurs. Puis il faut le proposer ce film. Il faut le financer, il évoque les « escrocs merveilleux » que sont les producteurs. Il faut tourner ce film et enfin, peut-être, le présenter à Cannes. 

« Jean-Luc Godard, quand il réalise Pierrot le Fou, est-ce qu’il sait ce qu’il fait ? Non ! Il suit l’inspiration, il suit le mouvement, il trace sa route. (…) Et nous ? Qu’est-ce-qui nous interdit de nous lancer ? On n’a besoin de l’autorisation de personne ! On attend soi-même ! On attend son cœur ! Et simplement de suivre le fil de ses rêves. »

Il décrit Cannes et son standing, Cannes et sa magie. Cannes et ses icônes, Cannes et son public. Cannes et les films que l’on retient, qui marquent à jamais comme ce qu’on oublie. Cannes et son amour du cinéma tout simplement. Avec quelques mots d’espagnol pour Javier Bardem, quelques phrases d’anglais en introduction, Edouard Baer montre qu’il sait tout faire. Il n’hésite pas non plus à se moquer gentiment de l’assistance après la présentation du jury annuel : 

« Le jury est maintenant au complet. Vous n’en faites pas partie. Vous n’êtes pas du bon côté. A quel moment ça a merdé ? »

Un discours simple, tout en classe et décontraction, toujours avec cette pointe d’impertinence et de malice qui le caractérise : il semble avoir fait cela toute sa vie. A l’aise avec les mots comme avec son rôle de maître de cérémonie, Edouard Baer a ouvert ce 71ème Festival de Cannes avec brio. Pour en entendre un peu plus du talent du comédien, voici une de ses chroniques matinales.