Après le succès critique du premier film, Fede Alvarez a décidé de produire un deuxième Don’t Breath. Pour cette suite, il laisse cependant la réalisation à Rodolfo Sayagues qui signe ici son premier long-métrage. Côté casting, Stephen Lang est évidemment de retour dans la peau de l’Aveugle. Sorti en 2016, Don’t Breath – La Maison des ténèbres avait reçu des critiques majoritairement positives et rapporté plus de 157 millions de dollars de recettes au box-office (pour un budget de 9,9 millions de dollars).
Don’t Breath 2 : une inversion des thématiques
Don’t Breath 2 rejoue la partition de Terminator 2. C’est à dire que le méchant du premier film devient le héros du second opus. Par ce processus d’inversion, le long-métrage trouve sa raison d’être et évite ainsi de tomber dans la simple et facile redite réchauffée. Par ce procédé Rodolfo Sayagues raconte autre chose et apporte d’autres thématiques, notamment au personnage de l’Aveugle. Ce dernier, toujours incarné par le formidable Stephen Lang passe ainsi de figure dangereuse et cruelle à celle du héros, du père au secours de sa fille adoptive. Un changement intelligent qui prend tout son sens, notamment dans la dernière partie du métrage.
C’est en tout cas une bonne manière de proposer autre chose, et un scénario qui s’éloigne ainsi de l’œuvre originale. Surtout que Rodolfo Sayagues va au bout de ses engagements. Via un traitement radical, il reste sur sa lancée, ne rétropédale pas, malgré un dénouement parfois tendancieux, notamment sur le statut de l’Aveugle. L’ancien démon a donc le droit à sa rédemption et Rodolfo Sayagues rappelle alors que les liens du sang ne sont pas inébranlables, indispensables et primordiaux….
Une suite davantage portée sur l’action
Le long-métrage décide également de changer de ton. Exit le format oppressant du premier film, qui jouait sur le silence, sur l’ambiance, sur l’enfermement. Don’t Breath 2 décide de se tourner davantage vers l’action bourrine et gore. Même si le huit clos dans une maison est toujours respecté, Rodolfo Sayagues offre une approche qui lorgne davantage vers la série B que le film d’horreur. Il préfère augmenter l’action, le bruit, la violence, pour finalement signer un film d’action souvent classieux, et intelligent. C’est simple, parfois c’est un véritable tuto de survie tant l’Aveugle prend des décisions rapidement et sans jamais faire d’erreur. Avec cette suite, le protagoniste devient encore un peu plus emblématique et s’offre une nouvelle facette.
Cependant, Don’t Breath 2 manque parfois d’ambition, préférant rester un petit film d’action violent, plutôt que de développer un scénario surprenant. Le récit est cousu de fil blanc et les retournements de situation sont souvent prévisibles. Le spectateur attentif reconnaîtra aisément les ficelles scénaristiques qui ne sont clairement pas masquées. Un défaut qui donne aussi à Don’t Breath 2 son statut de série B.