Scream VI – « On se contente plus de faire des suites. On est dans une franchise »
Ghostface sévit de nouveau pour une sixième itération mais cette fois-ci, le cadre a changé : le métrage se déroule à New York.
Tout comme Vendredi 13, l’antagoniste a droit à son intronisation dans la grosse pomme, quittant non pas Crystal Lake mais Woodsboro. Le meurtrier se révèle dès le premier poignardement, ce qui augure un procédé à la Columbo mais il se fera rapidement zigouiller par les véritables tueurs du film. En tombant dans tous les travers que Scream VI s’évertue à dénoncer, c’est quand même le volet le plus angoissant. Mais ça tourne en boucle, on a l’irrémédiable impression de déjà-vu. Ce qui est symptomatique des suites de films d’horreur, c’est qu’ils en font trop (démultiplication des tueurs et des coups de couteau). Néanmoins, certaines scènes sont bouffies de tension comme l’échelle suspendue entre deux appartements et la scène dans le métro, typiques de l’environnement urbain. De plus, l’humour qui donnait une saveur si particulière à la saga y est, ici, absent.
Les complices – « Stéphanie s’excuse d’avoir mis un coup de pelle à votre chien »
Max est gravement hémophobe, au point de s’évanouir en voyant la moindre goutte. C’est un comble pour un tueur à gages, il envisage alors une reconversion.
Véritable fraîcheur dans le panorama des comédies franchouillardes. Des protagonistes très attachants qui revalorisent les gens bienveillants. Les voisins sont truculents tant leur texte est vif et leurs personnages sont fort développés. Outre l’originalité du scénario, François Damiens joue avec flegme un rôle à contre-courant de ses insignes caméras cachées. Néanmoins, si on sourit allègrement, on ne rit jamais aux éclats à part peut-être pour les discussions absurdes sur un petit faon.
Le sixième enfant – « Vous voulez échanger votre enfant contre un camion ? »
Une mère est gravide pour la sixième fois tandis qu’un couple ne peut pas en avoir. Ils pactisent alors déraisonnablement.
Adapté du roman au titre davantage poétique Pleurer des rivières, un geste que la loi définirait comme un grenouillage mais que le spectateur considérera simplement comme une transaction humaniste bouffie d’amour. Le sixième enfant oppose l’envie d’être maman face aux valeurs éthiques ; pour un premier film, Léopold Legrand s’en sort admirablement. Le quatuor d’acteurs est brillant tant les interprètes ne tombent jamais dans la caricature en accumulant pas les stéréotypes sur les milieux nantis et moins aisés. Néanmoins, le métrage ne répond jamais à l’aporie de comment continuer à faire l’amour discrètement dans une caravane bourrée d’enfants