Critiques de Le Fil, Mother Land et Niki

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Le Fil – « Ce n’est ni un coupable crédible, ni un innocent évident »

Nicolas est accusé du meurtre de sa femme. Maître Monier a l’intime conviction de son innocence.

Après l’ineffable Le Procès du chien, nous avons droit à un autre film de prétoire avec les envolées lyriques inhérentes au genre (pourtant éculé) sur un sujet davantage sérieux. Il est la preuve qu’on peut être excellent comédien et assurer également dans la mise en scène. Je n’aime pas trop utiliser la méthode du spoiler, mais pour le coup, je n’ai pas d’autres choix. Le dénouement possède un rebondissement purement déstabilisant et sidérant :
ALERT BIG SPOILER :
l’homme tout pelucheux, la victime du système, le mari d’une alcoolique s’avère un être monstrueux. Daniel Auteuil, interprète, mais aussi réalisateur pour l’occasion, parvient subtilement à le présenter tel un martyr en ayant recours à des sophismes ingénieux comme l’empathie de son baveux, en rendant pratiquement héroïque le personnage ou encore en sélectionnant un acteur Grégory Gadebois à la bonhommie débonnaire. Bref, on tombe de très haut et on reste abasourdis.
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Mother Land – « Ne lâche jamais »

Une mère prétend auprès de ses jumeaux que s’ils sortent de la maison sans être reliés à une corde, ils seront confrontés au Mal.

Le réalisateur s’amuse avec des perceptions cauchemardesques plutôt qu’une abondance de jump scares. Alexandre Aja se sert des codes de l’horreur pour échafauder un récit sur la nocuité d’un amour maternel oppressant. Cette balade forestière possède de puissants imbroglios complexes et une force allégorique extraordinaire (la corde comme cordon ombilical connecté au foyer). La maman a-t-elle façonné un monde entravé ? Est-elle simplement une sinoque aliénée ou ses hallucinations seraient-elles avérées ? La performance des deux jeunes interprètes est nûment formidable.
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Niki – « Pour toi, c’est juste un passe-temps de femme au foyer »

Évocation de la vie de Niki de Saint-Phalle.

Excusez-moi d’étaler ma nescience, mais j’ignorais même que cette artiste eut un jour respiré. Je m’échine à le dire « chaque existence ne mérite pas de faire l’objet d’un film », il n’y a qu’à la rigueur la relation problématique avec son père qui est cinématographique, même si selon les chiffres, c’est terriblement commun, il tente de farder cela par des épisodes vains de tranches de vie. Ne connaissant pas cette plasticienne, j’y aurais vu un intérêt plus conséquent si on avait pu apercevoir ses œuvres, mais même cette opportunité nous sera refusée à cause de soucis de droits. Néanmoins, Charlotte Le Bon livre une performance formidablement torturée et lumineuse.