Critiques de Il reste encore demain, Hors-saison et Bâtiment 5

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Il reste encore demain – « Son mari est geôlier. Elle est en prison »

Delia subit journellement de la violence conjugale. Sa fille aînée suit le même chemin avec son mari.

Dès le réveil, Delia reçoit un violent camouflet, une manière bien délétère de débuter la journée ; aussi commun qu’un simple bonjour. Violence physique, paroles fielleuses ou encore les affres de la guerre, rien n’a été épargné aux femmes de cette époque. Il y a de la légèreté dans le drame, car les scènes de violence sont chorégraphiques. Pourquoi le public transalpin s’est déplacé au nombre de cinq millions de personnes pour des spectateurs pas foncièrement cinéphiles : peut-être pour le divin amalgame des genres (néoréalisme, comédie et mélodrame), peut-être pour le pamphlet envers le célèbre machisme italien. La cocasserie est réelle avec des répliques telles « Il a réussi à me dire quatre mots  » je t’aime, Alvaro  » » ou bien « Enferme ton grand-père », mais aussi son lot de propos misogynes comme « Tu es une brave fille, mais apprends à te taire ». Il reste encore demain pour que des jours davantage féministes et moins patriarcaux aient lieu.
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Hors-saison – « J’avais le choix entre aller en Suisse, faire un suicide assisté ou la thalasso »

Mathieu abouche Alice par hasard en thalassothérapie, ils se sont aimés il y a une quinzaine d’années.

J’ai décelé une pointe de surréalisme par exemple la gratuité de la scène où il ouvre/ferme longuement une porte téléguidée ou lorsque des gens imitent des cris d’oiseau. J’ai été véritablement impressionné par l’interprétation subtile de Guillaume Canet, jouant très bien la morosité d’un quotidien maussade. Quant à Alba Rhorwacher, elle transmet la mélancolie à travers de simples regards. Néanmoins, le métrage aurait gagné à être davantage laconique et la puissance de ces retrouvailles est assez faiblarde.
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Bâtiment 5 – « Depuis qu’il y a plus Benzema, c’est plus la même équipe »

Le nouveau maire de Montvilliers programme le démantèlement du bâtiment 5 où a vécu Haby qui se dressera contre cette décision.

Une œuvre qui redonne ses lettres de noblesse à l’engagement politique. Ladj Ly, pamphlétaire dans l’âme, pointe les ignominieuses politiques du logement et la mainmise infâme des élites. Le film contient plusieurs postulats polémiques, par exemple le parallèle entre immigration et délinquance ou Noël, qui aurait perdu tout poids religieux pour n’en subsister que l’aspect mercantile. On patientera non sans trépignement le métrage qui clôturera cette trilogie consacrée à la banlieue. Néanmoins, le manichéisme entre l’élu couard et la vaillante militante gâche l’agrément.