Critiques de Bob Marley : One Love, Les Chambres rouges et Sans jamais nous connaître

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Bob Marley : One Love – « Sa guitare, c’est sa mitrailleuse »« Vous fumez vraiment un demi-kilo d’herbe par jour ? »

Évocation partielle de la vie de Bob Marley à partir du concert Smile Jamaica jusqu’à son décès.

Reinaldo Marcus Green mue un métrage sur une icône hautement subversive en pâle hagiographie excessivement policée. En effet, la tendance du biopic est de faire un film à partir d’existences terriblement banales, celui-ci parvient à réaliser l’exact opposé. L’œuvre manque cruellement de didactisme, premièrement, la situation politique est expliquée lors d’un fort élusif incipit ; ensuite, à part l’album Exodus, on n’apprend quasiment rien ; et enfin, nul renseignement n’est donné concernant sa religion : le rastafarisme ; tout est survolé. Néanmoins, « partielle », parce que le réalisateur escamote toute son enfance (seules des bribes infinitésimales sont montrées), segment le plus rébarbatif d’un biopic habituellement.
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Les Chambres rouges – « En bon français, c’est dégueulasse »

Kelly-Anne et Clémentine ont une obsession morbide pour un tueur en série.

Les deux jeunes filles se rendent journellement à son procès, tentant vainement de capter une œillade de l’affreux bonhomme occulté par son bocal vitré. Le métrage fascine abondamment, car au lieu de s’attarder sur le personnage du meurtrier, il s’intéresse à ces hybristophiles, terriblement original. La cacophonie provoquée par l’instrument de torture, les pleurs et les hurlements dans la vidéo du crime, qui par un astucieux cadrage, on ne fait qu’ouïr, sont véritablement glaçants. Néanmoins, les logogriphes québécois sont difficilement décryptables et ils ajoutent inutilement de la complexité à une œuvre vertigineuse qui en a déjà en suffisance.
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Sans jamais nous connaître – « Je ne suis pas un vrai écrivain. J’écris des scénarios »

Adam visite la demeure familiale normalement inhabitée, ses parents étant décédés quand il était jeune, mais pourtant il y trouve ses géniteurs.

Si la fin est époustouflante, il faut endurer le reste du métrage. En effet, il faut supporter de très longs dialogues sur des baguenaudes inintéressantes au possible ; le film possède une verbosité assommante qui lorgne vers du Woody Allen sans jamais l’égaler. L’exercice de style nous égare irrémédiablement pour ne plus jamais nous achopper. Néanmoins, il y a un spasme qui se manifeste dans le genre fantastique, mais trop court.