Véritable best-seller Netflix de l’été, To All the Boys I’ve Loved Before est la comédie romantique par excellence que tout le monde attendait, à en croire l’engouement des dernières semaines. Adaptation du roman de Jenny Han, le teen-movie s’annonce comme l’un des premiers grands succès Netflix. Alors, que vaut vraiment To All the Boys I’ve Loved Before ?
Comédie romantique oblige, il faut bien suivre la recette indiquée : faire se croiser dans un couloir de lycée une héroïne passionnée de romans à l’eau de rose, timide et à l’identification facile, et un garçon sportif à la popularité montante qui fait le double de son âge. Rajoutez à cela, une meilleure amie excentrique un peu punk, un ami gay et une peste incomprise, et vous aurez la douce et parfaite comédie romantique de l’été. To All the Boys I’ve Loved Before n’est ni bon ni mauvais, pas bien méchant mais pas vraiment palpitant : un feel-good movie loin de la prise de tête, peut-être même un peu trop. Les personnages n’ont qu’un développement très limité, si bien que l’identification échoue bien rapidement pour les personnages secondaires. L’héroïne Lara Jean (Lana Condor) a, quant à elle, assez de charme et de caractère pour porter cette adaptation à bout de bras, loin des clichés de la blonde américaine.
Si le scénario original pouvait promettre une once d’originalité dans un style cinématographique où toutes les histoires romantiques ont déjà été imaginées, celle-ci se perd entre les poncifs du genre qui, au fur et à mesure que les minutes passent, s’enchaînent pour ne plus ressembler qu’à tous les autres films à l’eau de rose : les lettres ne finissent par être qu’un prétexte assez vite oublié, qui laissent place à une intrigue vue et revue. Mais là où To All the Boys I’ve Loved Before capte l’attention, c’est dans ses nombreuses références et influences des comédies romantiques des années 80, avec à noter par exemple la citation de Sixteen Candles ou les goûts vestimentaires de certains personnages. Dommage que le film de Susan Johnson ne parvienne pas à dépasser ses modèles pour renouveler véritablement le genre.
Rien de bien original non plus dans l’image, si ce n’est un rythme assez entraînant et un montage dynamique, qui ponctuent le film de moments attachants. Mais dans l’ensemble, le manque d’audace visuelle ne peut que desservir un film au scénario déjà peu original, et la photographie a du mal à se détacher des couleurs pastel et des images toujours plus lisses et parfaites. Des détails qui collent bien à l’ambiance teen-movie romantique, mais qui finiront d’achever les plus frileux du genre. Attention tout de même aux faux-raccords, qui pour les yeux les plus aguerris seront visibles assez facilement.
To All the Boys I’ve Loved Before est bien le film doudou de votre fin d’été. Pour tous les adeptes du genre, il résonnera comme un bel écho aux comédies romantiques, en faisant surgir comme un goût de nostalgie remis au goût du jour. Mais pour les autres, Lara Jean et ses petits amis ne pourront au mieux que vous occuper une soirée Netflix & chill facilement oubliable.