L’ourson en peluche à la langue bien pendue Ted revient dans une seconde aventure. Seth MacFarlane après son décevant « Albert à l’ouest » retourne à son premier amour, au film qui lui a offert une popularité mondiale : « Ted ». Mark Wahlberg rempile dans le rôle du meilleur ami fidèle et respectueux, Seth MacFarlane prête sa voix à l’ourson qui, dans la version française est doublé par Joe Star, Mila Kunis est remplacée par Amanda Seyfried, et l’on observe également l’arrivée du prestigieux Morgan Freeman. Dans ce deuxième opus, Ted cherche à obtenir le statut d’être humain et non de bien comme le gouvernement en a décidé.
« Ted 2 » est le stéréotype de la bonne comédie américaine. Un long métrage qui se veut corrosif et subversif mais qui ne l’assume jamais pleinement et qui finalement annihile tout ce qu’il a déclaré pour un happy end bien pensant et directement incrusté dans les codes des bienséances cinématographiques. Rien que par son générique et sa scène d’ouverture « Ted 2 » prouve qu’il est un film clinquant et superficiel qui ne parvient jamais vraiment à être totalement choquant. Une épaisseur de trash, qui masque une avalanche de pathos bien pensant. Ted reste l’ours rebelle du premier opus uniquement grâce aux vannes et aux répliques bien senties du réalisateur qui fait de celui-ci un pantin capable de dire et faire un sacré paquet de débilités. Heureusement l’écriture de ces moments de folie tient amplement la route et permet au spectateur de rire une très grosse partie du film et de ressortir de la salle avec le sourire. Le contrat est donc rempli.
Pourtant, « Ted 2 » parait anecdotique. Ces vannes aussi folles soient-elles ne suffisent pas à faire un bon film. Derrière toutes ces belles trouvailles, l’écriture du long-métrage pâti de par son manque de cohérence. Ted le nihiliste, celui qui fume ses pétards, « se la coule douce » et refuse d’entrer dans les rouages de la société devient responsable. Il veut se marier, avoir un statut légal, il devient un débat civique et philosophique. Le petit ourson en peluche est même rapporté à la cause de l’égalité raciale, des homosexuels ou de toute autre minorité délaissée et désapprouvée. Ainsi, Ted devient totalement l’inverse de ce qu’il est censé être. L’être différent devient un bon petit soldat américain cherchant à rentrer dans le moule. Seth MacFarlane voulant défendre l’égalité des droits entre les citoyens, cause évidement très louable, fait de son personnage un ours sage qui sort de ses gonds seulement le temps des vannes géniaux, mais pourtant anecdotiques, du réalisateur. Tout ce schéma de film autour de la citoyenneté de Ted offre des scènes lourdes, un pathos et une morale des plus communautaires voir même fondamentalement patriotique. Ted n’est plus l’arme de la contradiction mais celle de l’acceptation de la différence. Un beau message certes, mais un message qui n’a pas forcément sa place dans un long-métrage qui se prétend être trash et qui met en scène un ours en peluche dépravé. Certaines scènes moralisatrices et le happy end final restent absolument détestables.
Ponctué de merveilleuses références à la pop culture et des nombreux caméo, ce deuxième opus entre d’avantage dans le moule de part sa morale néanmoins très salvatrice. Pourtant, l’écriture de Seth MacFarlane offre des séquences humoristiques d’une grande qualité, d’une belle originalité et d’une formidable maitrise. Au final, « Ted 2 » fait suffisamment rire son spectateur pour que le long-métrage soit une relativement bonne réussite.