Critique : Men & Chicken de Anders Thomas Jensen

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10 ans après son derniers film Adam’s Apples (2006), le réalisateur et scénariste danois Anders Thomas Jensen, revient avec un film étrange. 

Men & Chicken retrace l’histoire de deux frères, Elias (Mads Mikkelsen) et Gabriel (David Dencik), découvrant un jour qu’ils ont été adoptés et que leur père biologique, Evelio Thomas, habite sur une île mystérieuse pour travailler sur un projet secret. Lorsque que les deux frères arrivent sur l’île, ils vont faire la connaissance de leur trois demi-frères aux origines surprenantes, et qui ont des manières bien étranges de recevoir leurs nouveaux frères, en leur jetant des animaux empaillés en guise d’accueil.

315149.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxxVous l’aurez compris, Men & Chicken n’est pas un film comme les autres. Le réalisateur Anders Thomas Jensen dépeint une histoire singulière, portée par des personnages insolites dans un univers mystérieux. Car le film regorge de plusieurs genres, que ça soit de la comédie noire au fantastique, en passant par quelques éléments d’horreur. Le réalisateur expliquait qu’il aimait jongler constamment entre les genres en jouant avec le spectateur. Il essaye de créer pour chaque scène quelque chose à la fois de beau et de déplaisant, un élément étrange et un élément normal. Par exemple, on assiste à une séquence burlesque entre les frères, et dans la scène suivante, on est plongés dans une noirceur presque dérangeante voire horrifique. Le film atteint même la science-fiction par moments, où le réalisateur disait avoir été influencé par L’ile du Docteur Moreau.

 

Bien qu’on sente une envie de mélanger plusieurs genres, on constate que la première source d’inspiration pour Anders Thomas Jensen est la famille, car Men & Chicken est avant tout un film sur le sentiment d’appartenance à une famille. On le remarque notamment dans les scènes de repas entre les demi frères. Tous les personnages du film ont une particularité propre à eux, comme par exemple le personnage de Elias ( Mads Mikkelsen), qui ne peut pas s’empêcher de se masturber toute les 30 minutes, ce qui va créer l’effet d’un running gag assez cocasse, quoique parfois lourd. En effet, le film est ponctué de scènes décalées, souffrant de quelques longueurs qui empêchent le spectateur d’être plongé totalement dans cette ambiance singulière.

Men & Chicken mérite d’être vu ne serait-ce que pour l’étonnante performance de Mads Mikkelsen dans un rôle à contre-emploi avec ce qu’il fait d’habitude. On ne reconnait presque pas l’acteur, tant il est méconnaissable dans sa manière de jouer. Il est à l’image du film à la fois imprévisible, touchant et dérangeant.

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