Critique « Kursk » de Thomas Vinterberg : classique mais non dénué d’intérêt

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Thomas Vinterberg, le réalisateur du très apprécié La Chasse, est de retour avec Kursk, adapté d’une histoire vraie. Le long métrage relate le naufrage du sous-marin nucléaire russe K-141 Koursk, survenu en mer de Barents le 12 août 2000. Porté par Matthias Schoenaerts, Léa Seydoux et Colin Firth, Kursk permet de mettre en lumière une histoire méconnue dans les relations Etats-Unis/Russie.

Un film classique mais pédagogue

Kursk est relativement bien fait. Thomas Vinterberg revient sur une histoire méconnue et pourtant édifiante sur la stupidité des gouvernements. Tandis que le sous marin est endommagé et coincé sous l’océan, et que 23 marins tentent de survivre, les familles restées sur la terre ferme luttent désespérément contre les blocages bureaucratiques. Kursk est un film très classique qui enchaîne les scènes de survie au fond de l’eau et les conversations diplomatiques sur la terre. Thomas Vinterberg parvient à articuler son rythme autour de ce montage qui se répond. Les scènes sous marines sont portées par Matthias Schoenaerts, qui a la responsabilité de sauver ses hommes, tandis que les négociations sont portées par Léa Seydoux et Colin Firth, qui ont le courage d’aller défier les flots, qu’ils soient naturels ou bureaucratiques.

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Mais Kursk finit rapidement par tourner en rond, et deux heures de métrage n’étaient finalement pas nécessaire pour raconter cette histoire. Même si Matthias Schoenaerts assure le spectacle et tient le film sur ses épaules, les scènes de survivals restent tout bonnement classiques tandis que les déboires administratifs ne sont pas suffisamment mises en avant. Car c’est le but pédagogue de Kursk, mettre en avant ces injustices. Thomas Vinterberg rappelle comment un gouvernement manque totalement de reconnaissance envers son peuple, en l’occurrence ses marins qui servent les intérêts de la nation. De courageux soldats, dévoués, qui ont troqué une vie de famille équilibrée contre d’interminables virées en mer. Méritent-ils d’être abandonnés au fond de l’océan par un gouvernement trop égocentrique pour accepter l’aide américaine ? Certainement pas. C’est incontestablement ce côté pédagogue qui donne toute l’ampleur du métrage. Thomas Vinterberg met en avant l’égoïsme d’une nation prête à abandonner la vie de 23 soldats plutôt que de perdre la face. Une histoire politique stupide, héritage de la guerre froide, représentation de l’ego d’une nation. Kursk permet de mettre en avant l’utilisation abusive des gouvernements sur leurs soldats, des pions sacrifiables, pour, parfois, de simples formalités politiques.

Efficace, Kursk souffre malheureusement d’un rythme trop lent et de quelques longueurs. Mais le sujet est édifiant, la réalité accablante, et le gâchis affreux. Le long métrage a le mérite d’être pédagogue.