Critique Hunger Games – La Révolte : Partie 2 de Francis Lawrence

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Hunger Games – La révolte : Partie 2 était attendu. Donnant à voir la conclusion de la saga initiée en 2012 par Gary Ross, le film était surtout l’occasion de voir une dernière fois Katniss Everdeen, devenue le symbole d’une rébellion qui gronde face à une dictature fasciste menée par le terrifiant Coriolanus Snow ; et de laver l’affront du 3ème épisode, considéré par beaucoup comme le moins réussi, sa forme disséquant les fondements d’une révolution ne laissant que peu de place à l’action. Toujours mis en scène par le réalisateur Francis Lawrence et fort d’une promotion habile savant jouer le contrepoids à la déferlante Star Wars, autant dire que ce dernier opus avait fort à faire. Pari tenu ?

Une conclusion frondeuse, rebelle et dévastatrice. 

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Après un troisième opus faisant la part belle aux mécanismes d’une révolution (entre jeux d’influences, d’images et spots publicitaires visant à rallier le plus grand nombre au combat de la Rébellion), autant dire qu’une certaine crainte s’était posée sur ce nouvel et dernier opus. Allait-il marcher dans les pas de son prédécesseur et donner à voir la suite de cette décidément bien calme Rébellion, ou bien allait-il prendre la tangente et offrir comme le disait Winston Churchill, du sang, de la sueur et des larmes ? Force est de constater que le film prendra un malin plaisir à trancher, puisque tombant systématiquement des deux cotés de ce clivage. Si le sous-texte politique et idéologique, véritable moteur de la saga, est superbement illustré avec une conclusion disséquant notamment l’après-dictature, l’action n’est heureusement pas en reste. Scènes de guerres violentes et parfois très référencées (on pensera à Aliens de James Cameron pour cette scène dans les égouts), la veine action du long-métrage offre de beaux moments sans pour autant phagocyter le reste, ce qui est très rare dans ces grosses productions. On se délectera alors de suivre le Geai Moqueur, accompagné d’une escouade de soldats incluant Peeta, Gale, Finnick, Johanna et d’autres, avec un seul objectif en tête : éliminer la tête du serpent : Snow ; tout en donnant à voir nombres de rebondissements et scènes servies par une très belle photographie, proche du gris anthracite donc prompte à évoquer la sauvagerie et la saleté de la guerre. 

Une conclusion aux enjeux épurés.  

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Finalement, on pourra déplorer malgré les efforts investis, la propension qu’a le film de succomber à l’esbroufe. L’histoire étant divisée en 2 films, force est de constater que la scission entraine de sévères carences aussi bien dans le développement des personnages, parfois réduit à de la simple figuration, quand certains seront purement supprimés de l’intrigue ; que dans le scénario du film tentant tant bien que mal de susciter de l’intérêt sur une amourette assez prévisible entre Peeta et Katniss. Ce-faisant, le film accuse forcément de longueurs pouvant irrémédiablement causer un certain préjudice à la saga, cette dernière s’achevant sur ce qui peut s’apparenter au moins bon ou moins riche des 4 opus, la scission ayant sévèrement entamé le vivier d’idées et de détails dont recelle pourtant les oeuvres de Suzanne Collins. Pour autant, malgré que cette carence ne va de pair qu’avec une vision purement mercantile des studios Lionsgate, il serait vain de dénigrer cette saga, restant par la force de son ensemble une allégorie efficace d’une société où le peuple opprimé vit dans la peur et la pauvreté, se contentant de survivre face à une caste sociale aisée dominante mais démographiquement minoritaire. En somme tout le crédo des autres divertissements young-adult (Labyrinthe et Divergente en tete), mais dont Hunger Games émerge du lot, par son potentiel cinématographique bien plus développé que ses concurrents.

Au vu de la scission en deux films, ayant clairement amoindri la portée idéologico-politique de l’ensemble, force est de constater que ce dernier opus peine à atteindre le statut frondeur apporté par son titre, mais reste cependant d’assez haute volée pour dépasser ses concurrents notable. On aurait sans doute préféré voir cette conclusion en un seul film, mais les voix du dollars sont parfois impénétrables.