Critique « Game Night » de Jonathan Goldstein et John Francis Daley : une comédie efficace

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Jonathan Goldstein et John Francis Daley sont notamment les scénaristes de Spider-Man : Homecoming. Ils reviennent à la réalisation avec Game Night, une comédie américaine calibrée mais divertissante portée par Jason Bateman, Kyle Chandler et Rachel McAdams. Le film propose quelques vannes réjouissantes et une situation relativement drôle : un jeu de rôles grandeur nature. 

Un concept sympathique pour un rendu final classique 

L’idée de base est plutôt drôle : un jeu de rôles grandeur nature. Le personnage de Chandler se fait kidnapper, mais ce qui est censé être un jeu est en fait la réalité. Game Night va tenter de jouer avec ce décalage entre jeu et réalité avec des twists volontairement grossiers, en tout cas bourrins. Les deux cinéastes s’amusent en caricaturant les traits des retournements de situations. Le héros, incarné par Jason Bateman ne se prive pas pour le souligner : stop avec les retournements de situations. Jeu/réalité réalité/jeu, on ne sait plus où on en est. C’est simple imaginez le synopsis de The Game, le classique de David Fincher, décliné en comédie. 

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Malheureusement Jonathan Goldstein et John Francis Daley vont préférer bifurquer vers un pseudo thriller/polar d’enquête, qui tourne vers le film d’action, plutôt que de tenir leur ligne directrice. Le duo entre Bateman et McAdams tient la route et permet une belle alchimie à l’écran. De même que Kyle Chandler, très drôle en petite frappe flambeur. 

Un manque de prise de risque 

Du coup Game Night offre quelques moments comiques appréciables, notamment quand Bateman détruit littéralement la chambre du personnage de Jesse Plemons, un flic rigide et hilarant. Ce genre de scènes, assez rares, permettent de donner un véritable rythme au long-métrage. Ce protagoniste en est un des points forts : un personnage secondaire parfaitement écrit, qui permet de véritable rupture de ton. Un calme comique qui crée un véritable décalage par rapport au rythme endiablé du film. Le final avec l’arrivée de Michael C Hall est d’un classicisme décevant et conclue cette comédie classique mais efficace. 

Une comédie sympathique, vive et rythmée, qui offre quelques belles joutes verbales à défaut d’une grande originalité dans les situations. La réalisation trop sage ne permet pas réellement au film de sortir des carcans habituels du genre, malgré quelques rares idées visuelles (notamment la rotation de la serrure). Mais le casting plein d’auto-dérision offre suffisamment d’épaisseur au film, qui enchaîne les twists avec dérision.