Fruit de la collaboration de plusieurs grands noms de l’animation japonaise dont Shunji Iwai (Alice et Hana mènent l’enquête en 2015) auteur de l’histoire originale, Akiyuki Shimbo et Noboyuki Takeuchi à la réalisation, Fireworks est un film dont les fans d’animation attendent beaucoup. Heureusement, cette attente touche à sa fin puisque le long-métrage sortira en salle le 3 janvier 2018 avec Eurozoom.
Fireworks
Oeuvre originale : Shunji Iwai (1993)
Titre original : 打ち上げ花火、下から見るか?横から見るか?- Uchiage Hanabi, Shita kara Miru ka? Yoko kara Miru ka?
Titre alternatif : Fireworks, Should We See it from the Side or the Bottom ?
Directeur : Nobuyuki Takeuchi
Réalisateurs : Akiyuki Shinbo (Bakemonogatari 2009, Puela Magi Madoka Magica), Nobuyuki Takeuchi (Bakemonogatari, Silent Mobius)
Scénariste : Hitoshi Ône
Studio : SHAFT (films Kizumonogatari, anime Sangatsu no Lion)
Chara designer : Akio Watanabe (Zutto Issho, L no Kisetsu ~A piece of memories~)
Compositeur : Satoru Kousaki (Bakemonogatari, Kizumonogatari, Nisemonogatari)
Synopsis
Lors d’une belle journée estivale, le lycée de Moshimo est en ébullition. Un feu d’artifice va être tiré le soir depuis la plage. Norimishi, Yusuke et leurs amis décident d’aller voir le feu d’artifice depuis le phare, pour avoir la réponse à un pari. Mais, dans l’après-midi, la plus jolie fille de la classe, Nazuna, décide d’organiser une course de natation entre les deux amis dont le gagnant ira voir le feu d’artifice avec elle. Contre toute attente c’est Yusuke qui remporte la course. Mais Norimishi découvre bien vite le secret de Nazuna et décide de tout faire pour changer son destin.
Cet avis peut contenir des spoilers ou détails importants du film. A lire avec précautions.
Un film onirique
Fireworks est, sur de nombreux points, un film onirique. Une bille étrange, un destin qui change sans arrêt, des feux d’artifices de plus en plus étranges, une ballade en train extraordinaire, … Des événements ou détails qui sont autant d’illustrations et de métaphores des premiers transports de l’adolescence. Chaque nouveau « Si », qui renvoie directement au nom de la ville, apporte son lot de changements étranges et de dérèglements comme autant d’indices pour Norimichi, et plonge encore un peu plus loin du réel, comme un rêve qui se répète sans jamais se ressembler. La valise de Nazuna, tout comme la jolie bille qu’elle a trouvé, tiennent une place importante dans le récit. La bille pour ses « pouvoirs » et la valise qui ne cesse de s’ouvrir est, selon les réalisateurs, une porte ouverte sur les rêves de la jeune fille, sur son univers intérieur. A chaque digression, l’on se demande ce qui va se passer d’extraordinaire.
Un récit initiatique
Les deux jeunes gens découvrent l’amour, mais également l’adversité. Sous ses airs mystérieux, Nazuna ne rêve que de fugue romantique, un des grands thèmes littéraires anciens du Japon. Au fil de leurs discussions, elle dévoile à Norimichi son rêve mais également son plan pour survivre à Tokyo. Par certains aspects, elle est plus mature que son jeune chevalier servant, tout en conservant une part d’enfance en elle. Elle n’en est pas moins attentiste dans son attitude. Norimichi est, pour sa part, beaucoup plus naïf et immature. Ses émotions se lisent sur son visage et les solutions qu’il trouve donnent toujours dans la facilité simpliste avec des « et si ». Il est également tiraillé entre son amour pour la jeune fille et son amitié avec Yusuke et les autres garçons. Le récit initiatique, mâtiné de surnaturel, est une grande constante des films d’animation et la forme en est ici, très japonaise.
Mais…
Bourré de qualités et de promesses, le film perturbe cependant par certains aspects et une fin qui laisse un arrière goût étrange de manque. Moins drôle que Alice et Hana mènent l’enquête, il est pourtant loin d’être terne. Le film contient une infinité de possibilités et l’on aurait aimer en voir plus. Les personnages manquent un peu de profondeur.
Le film est techniquement très beau, que ce soit au niveau des personnages mais également des décors ou de l’animation et des effets de lumière. Le parti pris visuel est très marqué. La musique est plutôt réussie sans être particulièrement marquante.
Pour conclure, Fireworks est un film prenant et surprenant tout du long, mais à qui il manque quelque chose, et laisse un sentiment d’inachèvement. C’est un petit peu dommage pour le produit d’une telle réunion de talents. Toutefois, il est agréable et a le mérite de laisser le spectateur imaginer toutes les suites possibles.