« Truth : Le prix de la vérité », dernière production Warner Bros réalisée par James Vanderbilt. « Truth : Le prix de la vérité » relate le scandale de septembre 2004 ayant éclaboussé Dan Rather, présentateur vedette de CBS et sa productrice Mary Mapes, suite à la diffusion d’un reportage compromettant sur le Président George W. Bush dans leur émission « 60 minutes ». Que dire de ce film d’investigation sortant moins de 8 ans après le départ de Bush de la prestigieuse Maison Blanche ? Dans l’ensemble, il s’agit d’une très belle réussite.
Une investigation politique sublimée par la mise en scène :
Alternant les longs et complexes dialogues avec des montages diablement dynamiques, « Truth : Le prix de la vérité » réussit parfaitement sa retranscription de scandale politique. Expliquée de manière simple et efficace, l’enquête sur le passé militaire de Bush s’avère passionnante d’entrée de jeu. Le film se permet de prendre plusieurs longues pauses, à chaque fois coupées à temps par de nouvelles scènes d’investigation suffisamment rythmées pour permettre au spectateur de ne pas décrocher.
A cette mise en scène, vient s’ajouter une musique aux tonalités épiques composées par Brian Tyler. Fort de ses expériences sur des blockbusters tels que « Iron Man 3 » Ou encore « Avengers 2 : L’ère d’Ultron », ce compositeur apporte une majesté particulière à une ambiance pourtant très sobre. Ses compositions, tantôt discrètes, tantôt grandioses, accompagnent aussi bien les investigations que les personnages, magnifiquement interprétés par de très grands acteurs.
Des personnages réalistes servis par de talentueux acteurs :
Pétillante, sensible, dynamique et intègre, Cate Blanchett porte la grande majorité du film sur ses épaules, accompagnée du toujours talentueux Robert Redford, dans le rôle de Dan Rather. Bien que ce dernier soit légèrement en retrait, ils forment, avec Cate Blanchett une parfaite et attachante équipe Productrice/Présentateur.
Transpirant de réalisme et d’humanité, les personnages secondaires de « Truth : Le prix de la vérité » réussissent également un tour de force tant ils sont attachants. Pleins d’humour, d’énergie et de sensibilité, chaque protagoniste apporte sa pierre à l’édifice et renforce l’impact de l’enquête. Aucun d’entre eux n’est laissé pour compte malgré la place importante que viennent prendre les deux acteurs principaux.
Le savoureux cocktail de tous ces acteurs principaux et secondaires apporte un vent de fraîcheur et de simplicité à une enquête pourtant lourde et ayant provoqué un important scandale.
Un scandale politique à dans la lignée de « Frost/Nixon » et « Les hommes du président » :
Des investigations médiatiques dignes de « Frost/Nixon », une plaidoirie digne de « JFK » et un écho singulier aux « Hommes du président », « Truth : Le prix de la vérité » fait partie de ces scandales politiques où la réalité tend à dépasser la fiction.
Si le film rappelle de nombreuses histoires d’investigations politiques, un effet miroir sous-jacent est décelable entre « Truth : Le prix de la vérité » et « Les hommes du président » sorti en 1976. Déjà avec Robert Redford, « Les hommes du président » relatait l’investigation menée concernant l’affaire Watergate jusqu’à la démission de Richard Nixon. Mais avec « Truth : Le prix de la vérité », nous assistons à une fin à l’antithèse de celle présentée dans « Les hommes du président », puisque la réélection de Bush aura finalement bien lieu. Un bel effet miroir venant ajouter une finesse supplémentaire à cette histoire.
Avec une polémique aussi récente présentée aux yeux du public, « Truth : Le prix de la vérité » s’avère plein de cynisme. Si ce cynisme provient de l’enquête en elle-même ou bien des personnages, le film rappelle également qu’il ne faut pas chercher bien loin dans l’histoire pour présenter des scandales d’une telle envergure. Une intéressante bataille médiatique donc, rappelant à chaque instant les difficultés de maintenir une liberté de la presse ainsi que les risques encourus par les journalistes d’investigation qui se battent pour.