Après un premier opus en 2002, un second en 2011, Johnny English revient sur les grands écrans une troisième fois, cette fois sous la direction de David Kerr. Toujours porté par Rowan Atkinson, que vaut cette nouvelle parodie de James Bond ?
Un scénario cousu de fil blanc
Au bout du troisième épisode forcément certains éléments sentent le réchauffé. L’histoire n’est pas passionnante, abordant encore une fois le prisme de la technologie. David Kerr oppose les méthodes archaïques de Johnny English, aux nouvelles technologies. Comme dans Die Hard 4, le méchant est un hacker, qui va forcément se faire arrêter par le plus vieux agent de la CIA. Bref opposition sympathique mais pas bien originale. Le final rappel forcément celui des autres opus : encore une histoire d’infiltration. Bref les situations sont vues et revues et certaines vannes sont attendues à des kilomètres : panne sèche, pilules, armure de chevalier… Finalement Johnny English Contre-Attaque, est une succession de sketchs plus ou moins drôles, entrecoupés d’une intrigue passablement ennuyeuse, et de beaucoup d’éléments de remplissage.
Le plaisir de retrouver Rowan Atkinson
Mais ne le cachons pas, c’est un immense plaisir que de retrouver Mr Bean. Rowan Atkinson est l’attraction du film. Avec un jeu très précis, l’acteur anglais est un génie comique comparable à Charlie Chaplin ou Louis de Funes. Atkinson est génial, infatigable, et s’imprègne parfaitement du personnage. Son style, ses mimiques et ses accents sont à mourir de rire. Il joue la comédie avec une facilité déconcertante, totalement habité par ce personnage qui lui colle à la peau depuis des années. Plus subtil qu’il n’y parait, Rowan Atkinson parvient à trouver son rythme, son talent, et une justesse incroyable pour livrer ce postiche de James Bond. Et même si certaines vannes sont éculées, il demeure hilarant. Cet acteur mérite un respect pour donner une dimension telle à des personnages pas forcément très originaux, et surtout au sein d’œuvres pas forcément exceptionnelles. Cette interprète peut porter n’importe quelle comédie sur ses épaules au même titre qu’un Steve Carell ou un Jim Carrey. Surtout que ce type de rôle n’est pas toujours très mélioratif, constamment sous estimé à cause de son image de Mr Bean indécollable de sa personne. Pour autant Rowan Atkinson est un acteur au talent comique fou. On retiendra également la présence de Olga Kurylenko, qui a l’auto dérision nécessaire pour passer d’une James Bond Girl, à une Johnny English Girl. Et cela reste toujours un plaisir de retrouver l’excellente Emma Thompson, cette fois en première ministre anglaise.
Ce nouveau Johnny English n’est pas bien innovent et réutilise les ficelles classiques pour un scénario passablement ennuyeux. Mais le film offre ses grands instants comiques qui sont très réussis. Drôle, surtout grâce à Rowan Atkinson, ça se regarde sans difficulté.