Critique de « DIVINES » de Houda Benyamina

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Vous avez peut-être entendu parler lors du festival de Cannes de ce film qui a fait sensation avec le prix de la caméra d’or (prix remis au meilleur premier film parmi plusieurs sélectionnés dans diverses compétitions du festival). Le premier long métrage de Houda Benyamina s’annonce donc comme une petite bombe du cinéma français. Pour ce premier film également pour les comédiens, les superlatifs qu’on lit sur les affiches ne mentent pas, et n’exagèrent encore moins. Dans ce drame émouvant, Dounia, jeune lycéenne en BEP accueil vivant dans un bidonville avec sa famille a soif de richesse et d’ascension. Epaulée par sa meilleure amie, elle va suivre Rebecca, la dealeuse du quartier en tombant également sous le charme d’un jeune danseur.

Direction d’acteur-travail colossal

A l’occasion d’une avant première, nous avons rencontré l’équipe du film. Pour son projet ambitieux, Houda Benyamina, issu du théâtre, a fait durer les auditions pendant 9 mois. Les 3 comédiennes principales dont une n’était pas comédienne de profession, ont du travailler d’arrache pied pour se composer un rôle qui est aux antipodes de leur personne. Lorsqu’on voit le film, et que l’on discute avec ces excellentes interprètes, on se dit que ce travail a vraiment payé, et ça fait grand plaisir. Ce personnage de Dounia s’avère autant imprévisible qu’étonnant. Pleine de charme et de talent, Oulaya Amamra s’est totalement changée pour aborder le rôle de cette petite lycéenne de banlieue qui rêve plus grand et chez qui la féminité n’est pas du tout présente. Dans une scène de boite de nuit, elle descend un escalier en tenue de soirée pour séduire un baron de la drogue. Là encore, la transition est saisissante, et admirable. Amie de longue date avec la réalisatrice, sa « soeur » depuis qu’elle était sa prof de théâtre, Oulaya Amamra n’avait pas du tout le profil pour ce rôle et c’est elle qui a tenu à l’avoir en ne le devant qu’a son travail et son talent prometteur (certains penseront à Sarah Forestier dans « L’esquive » d’Abdellatif Kechiche). Le reste du casting est également à la hauteur, à l’image notamment de Kevin Mischel retenu pour les scènes de danses, mais devenu un vrai acteur sur ce projet.

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Plusieurs histoires dans leur contexte

Divines, c’est avant tout l’histoire d’une adolescente qui veut grandir et aller vite, mais c’est aussi une histoire d’amitié rare et forte avec sa camarade, une romance et une intrigue qui nous tient. Le tout dans un contexte d’une vie dans les banlieues que sa réalisatrice appelle les « quartiers populaires » dans lesquels les gens n’ont d’autres choix que de suivre l’évolution de la société et de ses règles. Après les émeutes de 2005 qu’elle à vécu de l’intérieur, Houda Benyamina voulait raconter une histoire humaniste et politique tout en posant les questions qui, 10 ans après sont toujours d’actualité. L’exemple d’une scène où un camion de pompier regardant une cave d’immeuble brûler mais ne voulant intervenir car ils se font toujours caillasser. Dans l’ensemble, l’ex prof de théâtre forte d’une grande vocation cinématographique arrive à nous faire suivre les aventures de ses protagonistes en mêlant intelligemment chaque situation. Certains décors étant également assez originaux, et mettent en valeur le travail de l’équipe du film et celui du repérage. 

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En clair, DIVINES est sans doute le drame émouvant, touchant et fort de l’année 2016 du cinéma Français, et donne rendez-vous aux prochains césars. Oubliez les sorties de la semaine, oubliez les Statham, Gibson ou Duris, C’est DIVINES qu’il faut aller voir dès le 31 août dans les salles, vous n’en sortirez sans doute pas indifférents.

La bande annonce ici

Regardez les coulisses du film