Qui n’a jamais rêvé d’avoir des super-pouvoirs ? Dans Code 8, un film du canadien Jeff Chan, 4% de la population en est dotée. Avec les célèbres cousins Stephen Amell (interprétant Green Arrow dans la série Arrow) et Robie Amell (interprétant Ronnie Raymond/Firestorm dans la série The Flash), ce film d’action sorti tout récemment sur Netflix devrait plaire aux amateurs de science-fiction.
Catégorie Electrique de Classe 5, Connor Reed est un jeune ouvrier. Discriminé par la population et surtout par la police, Connor va pencher du côté des malfrats dans l’espoir de sauver sa mère malade. Novice dans ce monde où la trahison est le maître-mot, le jeune Electrique n’est pas au bout de ses surprises…
Un court-métrage adapté sur grand écran
2016. Les acteurs canadiens Stephen et Robbie Amell présentent un court-métrage de 10 minutes, intitulé Code 8. Créant une collecte de fond Indiegogo, ils récoltent alors plus de 2 millions de dollars. Le court-métrage se transforme ensuite en bande-annonce, puis en long-métrage.
Code 8, c’est le film de science-fiction qui regroupe tous les codes de nos séries télévisées préférées, telles que The Flash ou Arrow. Le cast est célèbre et efficace, l’équipe de production est douée, le scénario est parfaitement bien écrit. Peut-être un peu trop parfait d’ailleurs… Tous les rouages du film de Jeff Chan sont huilés à la perfection, et c’est dommage. Trop parfait, pas assez mémorable. Le réalisateur n’essaie pas de sortir des sentiers battus, résultat : Code 8 a des allures de pilote de série TV.
Cependant, la bonne gestion des effets spéciaux est au rendez-vous. Pour ce genre de film on pourrait craindre au too much, mais ce n’est pas le cas. Jeff Chan nous emmène dans un monde où les minorités sont discriminées, rejetées de la société. Ça pourrait nous rappeler quelque chose…
Rédemption ou rébellion
Avoir des pouvoirs surnaturels n’exclut pas de devoir faire des sacrifices, et Connor va très vite en prendre conscience. Prêt à tout pour sauver sa mère mourante, il va devoir côtoyer le mal pour faire le bien. Malheureusement, la notion de « bien » n’est pas la même pour tous, surtout quand le reste de la population est entraîné à avoir peur d’un certain groupe d’individus.
Cette peur de l’inconnu ancrée dans la société, le réalisateur se fait ici un plaisir de la dénoncer. Avec un parallèle aux conditions de vie des immigrés et au trafic d’êtres humains, Code 8 pointe du doigt les plus gros vices de la société.
Avoir peur de ce que l’on ne connaît pas, c’est commun. Mais pour vaincre cette peur, il faut s’intéresser, pousser les barrières de l’inconnu et accepter les différences. Cette morale s’applique aussi bien au long-métrage du réalisateur canadien qu’à notre vie quotidienne. Jeff Chan va insister sur le sentiment de déshumanisation sociétaire à l’égard des immigrés dans notre monde et des 4% dans son film. Intégrés à la société lorsque l’on a besoin d’eux, puis rejetés comme de vulgaires déchets quand de moyens moins coûteux sont à disposition, le parallèle est flagrant.
Même si les clichés sont très présents, comme le bon et le mauvais flic, Code 8 n’en reste pas moins un bon film, à l’équipe déterminée et à l’ambition débordante.
Si vous aimez l’action, le surnaturel et les histoires de gangs, Code 8 est fait pour vous. Dénonciateur et très prenant, ce long-métrage made in Canada vous donnera peut-être envie d’avoir des super-pouvoirs. Ou pas.