Focus sur Donald Sutherland

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Hunger Games (2012) – « Puisse le sort vous être favorable »

Les États-Unis sont devenus une puissance dystopique qui organisent chaque année une compétition à mort tirant au sort deux adolescents par district. Quand la sœur de Katniss est sélectionnée, celle-ci se porte volontaire.

À l’instar de Battle Royale, le métrage transgresse l’interdit en exposant des pubères qui s’entretuent à l’écran. L’excentricité du Capitole est excellemment exhibée avec ces coiffures exubérantes et colorées et ces toutous à la pilosité rosâtre. En montrant une télé-réalité ignominieuse et avec la réplique « Et si personne ne regardait ? », le réalisateur effectue un pamphlet acerbe envers le voyeurisme et la société de divertissement, donc loin des niaiseries servies habituellement aux jeunes du style Twilight. Jennifer Lawrence, malgré ses lèvres naturellement pulpeuses, interprète un rôle antinomique à la figure féminine qui se résumerait à sa vénusté. De plus, le twist final est fort astucieux. Néanmoins, le conte cauchemardesque sur l’Occident est encore à peine esquissé, il faudra patienter pour qu’il soit davantage développé.
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Le Casanova de Fellini (1976) – « Saint Augustin prétend que la vierge Marie conçut Jésus par les oreilles »

« Tout mâle est tentateur ; expert en fourberies »
La salacité de l’existence de Casanova.

Le métrage présente la décrépitude morale et sexuelle d’un homme qui s’abaisse à des coïts saugrenus avec une nonne, une femme d’un âge avancé ou encore une poupée. Incarné par un Donald Sutherland à la limite du métrosexuel (une scène uranienne aurait d’ailleurs été supprimée), il n’est clairement pas seulement un don Juan dans la vision du cinéaste transalpin, mais carrément un opportuniste, un misogyne et un pervers. De plus, il est énormément cocasse de visionner l’acteur s’agiter frénétiquement et avec des aller-retours grandiloquents pour jouer la copulation.
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JFK (1991) – « Plus le mensonge est gros, plus il est cru »

Plus de trente années après l’assassinat de John F. Kennedy, un procureur soulève des points équivoques de la commission Warren.

Métrage pionnier du complotisme dans son acception la plus noble, ceux qui ont visionné ce film accordent une lumière nouvelle à cette sombre affaire et ils ne peuvent lucidement accréditer la version officielle. Il est l’antonyme d’une œuvre propagandiste et aveuglément patriotique et il est foncièrement didactique dans la déconstruction, élément par élément comme le tireur solitaire. Il est basé sur des essais très documentés, le réalisateur n’invente rien ; ce qui fait qu’il reste flou quant à l’identité des responsables. L’ambiance est angoissante car cela explique par un soupçon de vérité comment on a fait disparaître un président qui gênait par son désintérêt pour la haine des communistes, son désir de cesser la guerre au Viêt Nam (ce qui n’a certainement pas plu à l’industrie armurière) ou encore ses velléités progressistes au profit des afro-américains.