Avec Les crimes du futur, David Cronenberg revient avec son esthétique gore et son lot d’histoires fantaisistes.
« Le lit a toujours raison ». Tout débute bizarrement dans un futur (pas dystopique, ce n’est pas le mot, pas post-apocalyptique non plus) particulier : enfant jouant aux abords d’un vaisseau spatial, ce même gamin dégustant tranquillement une poubelle en plastique puis victime d’un infanticide ; tout cela en seulement dix minutes de temps. Mais ce n’est pas un simple prétexte à l’étrangeté, cela va prendre tout son sens par la suite ( bon d’accord, un peu capillotracté). Le film le plus dérangeant depuis Crash du réalisateur canadien.
Bienvenue dans un monde où les jolies filles se trémoussant sur de la musique ou bien des playboys ont été remplacés par la chirurgie ; un personnage l’annonce d’ailleurs comme le nouveau sexe. Mais c’est la défiguration qui y est reine, dénonçant par la même occasion les affres de la chirurgie esthétique. David Cronenberg filme avec une telle aisance et normalité que même les images les plus dégoûtantes ou d’une atypie certaine sembleraient presque ordinaire.
The last bus « Je veux juste tenir une promesse »
Je ne connaissais pas une telle magistralité à Timothy Spall, surtout cette intensité quand il se met à chanter subrepticement. Les scènes de bus sont de loin les meilleures. Par exemple, celle où il défendra une femme en burqa ou bien celle où il réconfortera une dame simplement en l’enlassant silencieusement de son bras. Le film montre aussi l’aspect positif que peuvent avoir les réseaux sociaux en aidant Tom même si celui-ci ne s’en apercevra jamais véritablement.
Néanmoins, je sais qu’on se tasse en vieillissant mais il y a là un faux raccord évitable concernant la taille des deux interprètes de Tom. Parlons-en de ces flashbacks parfaitement dispensables. Tom va atrocement vieillir notamment à cause de la maladie mais il va également fortement mûrir durant ce voyage, fort de toutes les rencontres qu’il aura effectuées.
L’ombre d’un mensonge: Mentir pour atteindre une chimère
Entre landes inhospitalières et rochers éternels sublimés par une photographie très soignée, Bouli Lanners et Michelle Fairley (Catelyn Stark dans Game of Thrones) étonnent et détonnent, l’un par la sobriété de la tristesse dans sa première réalisation anglophone et en terre étrangère, l’autre par sa mélancolie rayonnante.
Si l’on veut être vétilleux, on dira que la guérison est quelque peu abrupte au lieu d’être contée par étapes un peu plus progressives que par un simple coup de baguette magique miraculeuse.