Disponible dans les salles françaises dès le 29 juillet 2020, ne ratez surtout pas The Climb. Cette petite comédie douce/amère est réalisée par Michael Angelo Covino, qui joue lui-même dans le métrage. Il s’entoure notamment de Kyle Marvin, Gayle Rankin et Judith Godrèche.
L’histoire de The Climb raconte le quotidien de Kyle et Mike, deux meilleurs amis aux tempéraments pourtant très différents. Leur amitié a résisté à toutes les épreuves du temps, jusqu’au jour où Mike couche avec la fiancée de Kyle.
The Climb : une comédie douce/amère parfaitement maîtrisée
Pour son premier film, Michael Angelo Covino joue la simplicité. Sans esbroufe et avec une certaine humilité, le cinéaste raconte cette histoire avec ses tripes, sans l’édulcorer ou la magnifier avec des artifices factices. Le réalisateur cherche à revenir à un cinéma plus simple, agréable, presque hypnotisant, dans un échafaudage académique. Et cette petite comédie est revigorante, rafraîchissante, de par le quotidien « normal » qu’elle dépeint. C’est une comédie douce amère à la simplicité salvatrice.
Ce qui fonctionne, évidemment, c’est l’opposition entre les deux protagonistes. Deux personnages diamétralement divisés qui continuent pourtant de se côtoyer malgré leurs différences flagrantes. La dualité entre les deux héros donne toute sa saveur au film et aux rebondissements scénaristiques. Ils sont finalement l’âme du métrage. Et leur écriture précise donne toute la crédibilité et la légitimité à cette histoire d’adultère et d’amitié destructrice. Parce que le personnage de Kyle, trop bon, est totalement détruit à petit feu par la toxicité de cette amitié à sens unique.
D’un côté, il y a donc Kyle, héros fragile au grand cœur, victime de son altruisme, de sa sensibilité, de sa tendresse mais également de son manque d’assurance, de son incapacité à prendre des décisions et de sa soumission permanente face aux difficultés du monde moderne. De l’autre, il y a Mike, séducteur invétéré, tête brûlée, sûr de lui, mais également auto-destructeur, paumé, seul et finalement terriblement triste. De par cette opposition, qui fait écho aux aléas de l’existence de l’être humain lambda, The Climb fonctionne à la perfection. Et ces deux héros sont l’intérêt premier de ce film, posant des questions essentielles sur la notion d’amitié et sur le temps qui passe.
Un mélange des genres
The Climb est finalement l’histoire de deux loosers magnifiques, qui ont tous les deux des problèmes internes et psychologiques à régler. Deux héros qui ne peuvent pas se passer l’un de l’autre malgré la nocivité de leur relation. Deux protagonistes qui ont finalement besoin l’un de l’autre pour affronter les terribles épreuves de la vie. En ça, The Climb rappelle parfois le cinéma des frères Coen, maîtres dans l’art de dépeindre des loosers magnifiques.
Le film rappelle également parfois le cinéma de Woody Allen, dans sa manière de présenter les relations humaines ou à travers des dialogues savoureux, emplis d’humour et de formules philosophiques sur l’existence. Michael Angelo Covino distille constamment un humour noir acerbe, âpre, presque morose. Une opposition des tons qui donne un mélange étonnant, harmonieux, entre jovialité et profonde tristesse.
Enfin, The Climb rappelle également le style visuel de Xavier Dolan, notamment dans sa manière de filmer, toujours à échelle humaine. Esthétiquement, le film a ses arguments. Michael Angelo Covino propose certes une mise en scène simple, mais toujours très personnelle, et partage finalement une identité visuelle forte.
The Climb est donc une réussite touchante. Un film qui veut revenir à une forme de simplicité dans le bon sens du terme. Quelque part entre les frères Coen et le cinéma de Woody Allen, le long-métrage dresse le portrait de deux loosers attachants, intérêts premier de l’œuvre. Bref, allez faire du vélo avec eux dès le 29 juillet 2020 dans les salles françaises.